Pour la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information, célébrée le 17 mai, l'Union internationale des télécommunications a décidé, pour cette année, de focaliser sur les TIC et la sécurité routière. A travers une large campagne de communication par téléphone mobile, les usagers algériens sont informés par un SMS que « les ministères de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication et des Tansports célèbrent le 17 mai, la Journée mondiale des télécoms », pour laquelle, certainement, de riches programmes d'activité ont été dédiés. En dehors de cela, l'opportunité est intéressante pour notre pays de voir débattre des voies et moyens de bénéficier au mieux des usagers des nouvelles technologies pour atténuer le véritable fléau des accidents de la route et de leurs lots quotidiens de pertes, notamment en vies humaines. Certes, le phénomène est mondial et n'épargne pratiquement aucune contrée sur la planète. « Chaque année, 1,3 million de personnes meurent et entre 20 et 50 millions sont blessées dans des accidents de la route, surtout dans les pays en développement. Les pertes économiques mondiales qui en résultent se chiffreraient à 518 milliards de dollars pour les Etats et les particuliers », peut-on lire sur le site de l'UIT qui se réfère à un rapport du Groupe des Nations unies pour la collaboration en matière de sécurité routière (UNRSC). Il est également admis que les pays en développement paient un plus lourd tribut pour ce fléau. Néanmoins, pour l'Algérie, on peut avancer que l'impact en vies humaines des accidents de la circulation est extrêmement élevé. Sur le site Internet de l'université de Batna, une conférence donnée en 2010, par M. Bencherif de l'Ecole nationale d'application des techniques des transports terrestres de Batna, consacrée aux systèmes de transport intelligents, conforte le constat. « Il est donc clair que l'Algérie supporte un coût d'insécurité routière bien au delà de ce qui devrait être admis au regard de son poids démographique (..), de la taille de son parc automobile (..) et de la consistance de son réseau routier (..) », affirme-t-il, confortant son analyse par le coût économique des accidents de la route, qui serait, d'après lui de, « près de cent milliards de dinars au minimum par an, selon les résultats d'une étude sur les coûts des accidents de la route réalisée en 2004 par l'université de Mostaganem pour le compte du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR) ». Tout comme le constate l'UIT dans son préambule à cette journée, beaucoup considèrent que le facteur humain est derrière une grande part de cette catastrophe et que la « mauvaise conduite » des usagers des véhicules en est, en partie, la cause principale. « L'inattention des automobilistes et le comportement des usagers de la route (qui, par exemple rédigent des SMS ou utilisent des systèmes de navigation ou de communication au volant) sont parmi les principales causes du nombre de morts et de blessés dans les accidents de la route », relève-t-on dans le communiqué de l'UIT, célébrant cette Journée. Mais l'équation de la sécurité routière repose aussi sur d'autres éléments d'une politique de généralisation de l'usage des nouvelles technologies aux autres échelons de la sécurité routière. Dans ce contexte, notre pays a fait du chemin dans ce sens. Comme le relève M. Bencherif, « l'utilisation des systèmes de transport intelligents (STI) a déjà commencé avec l'importation de véhicules équipés de ces nouvelles technologies embarquées, la gestion informatisée du trafic routier dans la capitale et le contrôle automatisé de la vitesse ». Il reste à élargir l'effort en direction de autres maillons, essentiellement l'amélioration des conditions d'accès à la capacité de conduite, une meilleure organisation de l'information sur les infrastructures routières et des conducteurs, tout ceci, comme préconisé par ce conférencier, dans le cadre d'une « stratégie nationale de lutte contre les accidents de la route », d'autant plus que, poursuit-il, « une nouvelle ère de l'infrastructure de transport en Algérie se met en place, particulièrement par la mise en service de l'autoroute est-ouest ».