L'objectif central est de participer activement à la réflexion, prélude obligatoire à toute action qui se veut positive, l'optimisation, le rendement et la qualité des prestations de soins dans nos structures sanitaires à l'ensemble des citoyens quelles que soient leurs conditions sociales. Organisée depuis hier, à Alger, cette rencontre, qui s'étale sur deux jours, est une opportunité pour la réflexion, l'échange d'idées et de propositions pour les participants avides de créer une réelle passerelle entre les praticiens, les gestionnaires et les décideurs et ce en présence de la responsable du programme OMS à Alger, Dr Benedetta Allegranzi. Car, comme l'a souligné le professeur Grangaud, « des enquêtes épidémiologiques menées en 1999 et 2000, ont fourni suffisamment d'informations mais le suivi et l'interprétation posent problème ». Même réaction chez Dr. Hamdi : « nous sommes dans l'ère de l'archaïsme. On envoie une femme accoucher dans un hôpital, de préférence de la capitale, pour lui ouvrir le droit au sol. Les enquêtes sont là mais pas en actes. Or, les enquêtes menées sont censées aider à un programme de santé, cerner les objectifs et déterminer les ressources pour les atteindre et au bout d'un certain temps l'évaluer ». Le malaise évoqué dans le secteur de la santé est lié à l'absence de cette uniformité et l'homogénéité de l'implantation des structures sanitaires et de leur spécialisation. Le professeur Boussad Meradji, membre associé de l'Académie française de chirurgie, avoue : « la réponse infrastructurelle n'est pas homogène dans certains domaines comme la chirurgie cardiovasculaire, et l'insuffisance rénale est très ressentie même en formation ». L'Algérie, selon Dr. Hamdi, « est le seul pays qui ne dispose pas d'un hôpital pédiatrique. Les bébés décèdent avant de voir le jour ». « Il y a urgence et on doit revoir notre carte de spécialisation sachant que 12 CHU engrangent 80% du budget de la santé », dira Dr. Hamdi. L'hygiène hospitalière, l'autre thème évoqué, souligne l'importance de la lutte contre les maladies nosocomiales. Des complications évitables avec notamment le lavage régulier des mains. Les infections associées aux soins de santé surviennent en général après un contact entre le soignant et les patients, par la transmission des germes présents dans les mains. Les plus courantes sont les infections des voies urinaires et des sites des interventions chirurgicales, les pneumonies et les septicémies. Sur 100 patients hospitalisés, au moins 7 dans les pays développés et 10 dans les pays en développement contractent une infection associée aux soins de santé. Dans les unités de soins intensifs, chez les patients vulnérables et dans un état critique, la proportion atteint environ 30 sur 100. L'Algérie a, à l'occasion de la célébration de la Journée de l'hygiène des mains, signé la charte internationale l'obligeant à s'engager dans la lutte contre les infections liées aux soins. Les maladies nosocomiales, liées à l'hygiène des mains, entraînent le décès de 5% des populations affectées dans le monde. Le secteur privé, un appoint à la prise en charge des malades Ils sont quelque 200 cliniques privées à prendre en charge les patients dans différentes pathologies. En dépit de cette implantation, des difficultés entachent le bon fonctionnement de ces structures. Selon le professeur Boussad Meradji, « il s'agit d'insuffisances au niveau des textes qui ne tiennent pas compte de la réalité du terrain comme c'est le cas pour le personnel paramédical puisqu'il n'a pas le droit de travailler dans le libéral et nous n'avons pas un quota sur les équipes nouvellement formées. L'autre difficulté concerne la sécurité sociale qui continue d'appliquer une tarification obsolète incitant les malades à payer de leurs poches ». Abordant la question de l'activité complémentaire, M. Meradji s'oppose au lancement des cliniques privées car « perturbant le fonctionnement des établissements sanitaires étatiques mais cela est révolu sachant que dans certains domaines, nous sommes une référence et les trois quarts des chirurgies cardiovasculaires sont réalisées dans le privé ».