Le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa a d'entrée expliqué que ce colloque a également pour objectif de connaître les expériences de notre environnement aussi bien proche que lointain, car « convaincu que la démocratie idéale n'existe nulle part ». Selon lui, les réformes politiques en Algérie ont évolué « de manière constante » en réponse aux aspirations du peuple et non « en raison d'une quelconque pression extérieure » particulièrement, après 1988. Ce cheminement, qui a donné naissance au pluralisme, n'a pas été sans conséquence, enchaîne-t-il, puisque cette ouverture « incontrôlée » a menacé le processus démocratique par la force en imposant une vision unique et en menaçant les voix opposées ». M. Ould Khelifa a rappelé que l'Algérie a payé « cette dérive » au prix fort, à cause du terrorisme combattu. Mais, selon lui, l'élection de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République a fait accélérer le rythme des réformes et la voie « s'est tracée lorsqu'il a présenté son projet de réconciliation nationale ». Pas de démocratie sans sécurité Ainsi, la sécurité et la paix ont été rétablies et le train de l'économie a pris son départ avec des projets importants à travers tout le pays, précise le président de la Chambre basse, persuadé « qu'il ne peut y avoir de démocratie ni de développement et encore moins de bonne gouvernance en l'absence de sécurité et de stabilité ». M. Ould Khelifa a précisé que les réformes politiques ont franchi une étape « importante » suite au discours du chef de l'Etat en 2011 et la tenue d'élections législatives au mois de mai dernier. Parmi les acquis de ces réformes, il cite « la présence de l'opposition sur la scène politique et sa participation au Parlement ». Parmi les autres retombées de ces réformes, il mentionne l'augmentation de la représentation féminine au Parlement. Ceci amène le président de l'APN à observé que l'Algérie ne s'ingère pas dans les affaires des autres pays et refuse aussi « qu'on lui dicte sa politique et sa voie dans les réformes politiques et économiques ». Reste qu'il juge « important, sinon utile, pour nous tous, de mieux connaître les expériences de nos pays en matière de réformes politiques et de cheminement vers la bonne gouvernance », a conclu M. Ould Khelifa. L'Algérie s'enorgueillit de ses choix « audacieux » Djamel Eddine Ghrin, conseiller au ministère des Affaires étrangères intervenant au nom du chef de la diplomatie, Mourad Medelci a souligné que le chef de l'Etat a démontré dans son discours du 15 avril 2011 sa volonté d'approfondir les réformes politiques et le processus de la démocratie. Medelci a précisé que l'Algérie a opéré sa mue depuis deux décennies. Un processus démocratique qu'il qualifie « d'inédit » puisque notre pays a fait « figure de pionnier » en engageant des réformes politiques dans un environnement différent de celui d'aujourd'hui. M. Medelci a estimé que l'Algérie peut s'enorgueillir de ses choix « audacieux » traduits par ce processus de réformes politiques. Des enseignants et chercheurs universitaires d'Algérie, de France et du Maroc participent à cette rencontre qui traite du renforcement de la démocratie et la consécration de la bonne gouvernance. Le séminaire vise, selon les organisateurs, à faire connaître les expériences des autres pays sur les réformes politiques et évaluer l'expérience algérienne dans ce domaine. Les travaux de deux jours seront caractérisés par plusieurs communications sur le rôle du Parlement en matière de réformes politiques, les mutations politiques dans le monde arabe et la participation de la femme à l'action politique.