Dans le cadre des festivités marquant le cinquantenaire du recouvrement de la souveraineté nationale, les différents départements ministériels organisent, depuis l'an dernier, des manifestations génériques où il s'agit de mettre en évidence les acquis et progrès réalisés par le pays depuis l'indépendance. Les secteurs de la Défense, de l'Agriculture et de l'Energie ont déjà organisé des manifestations qui avaient eu un grand succès. Accompagné d'une délégation ministérielle et de cadres de l'Etat, le Premier ministre a visité les stands de l'exposition qui retrace, dans différents stands, les étapes de la résistance du peuple algérien depuis l'occupation française en 1830. A travers des livres, des photos, des documents historiques, livres et bandes sonores, c'est toute l'histoire de l'Algérie coloniale qui défile. Ils illustrent les combats et batailles menés par les Algériens depuis le début de l'invasion de l'Algérie jusqu'à la Révolution de Novembre et rendent hommage aux militants qui ont porté le mouvement d'émancipation des Algériens durant plus d'un siècle. M. Sellal, visiblement intéressé, a marqué plusieurs haltes dans divers stands. Tour à tour, il s'arrêtera devant celui de « Voyage à travers l'espace et le temps » qui évoque l'histoire de l'Algérie de 1830 à 1962 avant de se rendre au stand « Livre ouvert » où il a reçu des explications sur les efforts consentis par l'Etat pour la préservation de la mémoire collective. Il a pu prendre connaissance du travail lié à l'édition, à la recherche scientifique et à l'ouverture de musées. M. Sellal a ensuite visité les stands « Notre mémoire et les crimes du colonisateur », « Regards d'enfants et de jeunes sur la mémoire », « Témoignages pour la mémoire », et le stand « Calédonie » consacré à l'histoire de la déportation d'Algériens en Nouvelle Calédonie. Des armes, des cartes interactives expliquent toute l'histoire avec un sens de la pédagogie. Le stand « La mémoire, 50 ans après » met en relief les efforts déployés par l'Etat pour la prise en charge des veuves de chouhada, des moudjahidine et des ayants-droit. On peut y voir tout l'arsenal législatif et réglementaire qui montre la sollicitude des pouvoirs publics pour cette catégorie. De nouveaux films sur les héros de la Révolution Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, est revenu, au cours d'une conférence de presse, sur l'opération de restauration des prisons et des camps de détention de l'ère coloniale. « Leur conversion en musées de la mémoire est encore à ses débuts », dira-t-il. Selon lui, « il est difficile de recenser tous les pénitenciers car, dans chaque commune, on trouve des centres de torture et de détention où 3 millions d'Algériens et Algériennes ont été emprisonnés ». M. Abbas a affirmé que son département « a entamé la restauration de certains centres dont les travaux avancent ». Il a indiqué qu'outre les grandes prisons comme celles de Serkadji, El Harrach ou encore Lambèse, il existait un grand nombre de centres de détention dans chaque wilaya. « La restauration d'autant de structures nécessite d'importants investissements », a-t-il précisé. Il a rappelé l'accord conclu entre les ministères des Moudjahidine et de la Justice pour la conversion de la prison Serkadji en musée. L'opération de réhabilitation concernera également les cimetières de chouhada. « Nous voulons à travers toutes ces opérations préserver et raviver la mémoire », a-t-il rappelé. 500 ouvrages seront publiés, traduits et réédités par le ministère des Moudjahidine dans le cadre du cinquantenaire. Le ministre a précisé à ce propos « qu'un appel a été lancé aux jeunes créateurs ou réalisateurs afin de proposer des œuvres cinématographiques dévoilant la véritable image du colonialisme mais aussi des œuvres évoquant le parcours de chouhada et symboles de la Révolution ». Selon lui, quelque 200 œuvres ont été déjà réceptionnées. « Un seul film sur l'Emir Abdelkader ne suffit pas » Interrogé sur le film sur l'Emir Abdelkader, qui n'arrive pas à voir le jour, le ministre des Moudjahidine a estimé qu'un seul film cinématographique de deux heures ne suffit pas pour retracer son parcours historique. « Pour cerner tous les aspects de la personnalité de l'Emir Abdelkader dans le cadre d'une œuvre cinématographique, il convient de procéder à un découpage de son parcours historique en une dizaine d'épisodes allant d'une heure à une heure et demie », a expliqué M. Abbas. « On doit s'intéresser à sa résistance contre l'occupation, son humanisme, sa diplomatie mais aussi son talent littéraire », a-t-il ajouté. M. Abbas a, par ailleurs, mis en exergue la valeur des productions cinématographiques initiées par le ministère des Moudjahidine en hommage à des symboles de la guerre de libération à l'instar de « Mustapha Ben Boulaïd » d'Ahmed Rachedi, « Krim Belkacem » en cours de réalisation. « Un autre film est programmé prochainement sur le colonel Lotfi, et le ministère envisage de réaliser des films sur M'hamed Bougara, Zighoud Youcef et Si El-Houès », a-t-il annoncé. L'exposition demeure ouverte au grand public jusqu'au 7 juillet. Des tables rondes sur les différentes étapes de l'occupation de l'Algérie, les soulèvements et la révolution de Novembre et les réalisations accomplies depuis l'indépendance seront organisées à cette occasion.
