Les fonds, dégagés au profit des ayants droit, ont connu durant les dernières années une hausse considérable passant de 26 milliards de dinars en 1999 à 97 milliards de dinars en 2007. Le ministre des Moudjahidine, M. Mohamed Chérif Abbas, a annoncé, samedi soir, que son département avait décidé d'allouer une pension aux enfants de chouhada au chômage. “Les dossiers relatifs à cette pension qui sera versée avant fin 2008 sont en cours d'examen au niveau des Directions de wilaya des moudjahidine”, a affirmé M. Chérif Abbas lors de son passage à l'émission hebdomadaire Forum de la Télévision. À une question sur les dossiers de demande de reconnaissance de la qualité de moudjahid, M. Abbas a souligné que “la réception et l'examen des dossiers sont achevés. Toutefois, a-t-il précisé, si les droits de toute personne ayant déposé une demande sont prouvés, ils lui seront attribués”. Après avoir “rejeté” l'appellation d'indus moudjahidine, le ministre a estimé que les taux importants rapportés par la presse concernant ces derniers sont une “atteinte” aux moudjahidine, soulignant que les auteurs de telles allégations “devraient détenir des documents ou des dossiers pour appuyer leurs dires”. Le ministre a affirmé dans le même contexte que “la loi fera obligation à toute personne de rendre au Trésor de l'Etat ce qu'elle a pris indûment”. Par ailleurs, M. Chérif Abbas a indiqué que les fonds dégagés au profit des ayants droit (moudjahidine, invalides de guerre, veuves de chouhada...) “ont connu durant les dernières années une hausse considérable passant à 97 milliards de dinars en 2007 contre 26 milliards de dinars en 1999”. S'agissant des efforts consentis par le ministère pour la préservation du patrimoine historique, le ministre a souligné que son département “a édité depuis l'an 2000, 286 titres. 70% de ces titres concernent la Révolution algérienne et 30% l'histoire de la lutte et la résistance du peuple algérien depuis 1830”. M. Chérif Abbas a précisé à ce titre que “plus de 400 000 livres ont été répartis entre les universités, les bibliothèques nationales et arabes, en Orient et au Maghreb”. “808 rencontres nationales et internationales ont également été organisées et ont porté sur l'histoire de la Révolution algérienne et ses héros”, a-t-il encore ajouté. M. Mohamed Chérif Abbas a indiqué, dans ce contexte, que son département “prépare actuellement 50 000 CD” traitant de thèmes liés à la guerre de Libération et à la lutte du peuple algérien. S'exprimant sur les projets à réaliser prochainement, le ministre a indiqué qu'en plus du film sur “la vie du chahid Mustapha Ben Boulaïd dont la réalisation touche à sa fin, de nombreux projets de films sur des faits historiques font l'objet d'examen”. Parmi ces projets figure le tournage de films sur les “grandes figures de la Révolution à l'image de Krim Belkacem, des colonel Lotfi et Amirouche, Larbi Ben M'hidi et Zighoud Youcef” en sus de films documentaires sur “les évènements du 11 décembre 1960 et du 17 octobre 1961 et un troisième sur le Congrès de la Soummam”. À une question sur les efforts du ministère des Moudjahidine pour la préservation des sites ayant abrité les grands évènements de la guerre de Libération, M. Chérif Abbas a indiqué que son secteur a recensé “886 centres de torture” au niveau national érigés par le colonisateur français dont “100 centres restaurés par le ministère des Moudjahidine”. Le ministère des Moudjahidine “a adressé des correspondances au ministère de la Justice en vue de récupérer l'établissement pénitentiaire de Serkadji à Alger et de le restaurer en tant que site témoignant des atrocités du colonisateur français”, a précisé le ministre ajoutant que le ministère de la Justice a “donné son avis favorable” et le projet sera réalisé après la construction d'un deuxième établissement pénitentiaire où seront transférés les prisonniers. Le ministre a appelé “les citoyens détenteurs de documents liés à la Révolution à les présenter au Musée national du moudjahid en vue de leur préservation et de leur exploitation par les historiens”. Par ailleurs, le ministre a salué la réponse “vaillante” du peuple algérien à la loi glorifiant le colonialisme, promulguée par le Parlement français, ajoutant que l'Histoire “n'est pas écrite à travers des lois, mais plutôt par des historiens censés rapporter faits et vérités”, tout en qualifiant l'occupation de l'Algérie de “crime historique”. Concernant les essais nucléaires effectués par la France dans le Sahara algériens qualifiés de “crime”, le ministre a rappelé que les autorités coloniales n'avaient pas assuré de protection autour des zones ayant abrité ces essais. H. S./APS