L'Algérie se dotera, d'ici la fin de l'année ou, au plus tard, au début de l'année 2014, d'un système national d'information statistique économique. L'élaboration du document est en cours. Outre les chiffres, ce système intégré inclut l'analyse des données. Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaïtfa, l'a annoncé, jeudi dernier, lors d'une séance plénière à l'APN consacrée aux questions orales. Il a, à l'occasion, insisté sur la nécessité de coordonner les efforts de tous les départements ministériels pour parvenir à un seul répertoire, constituant une base de données au profit des opérateurs économiques en matière de consultation et d'analyse en temps réel. Tenant compte de l'importance de l'information statistique dans l'élaboration des politiques publiques et l'utilisation du tableau économique d'ensemble, le secrétariat d'Etat œuvre pour la mise en place des mécanismes en mesure de développer cet instrument qui sert à présenter des faits complexes de manière claire et à les comparer dans l'espace et le temps. Il est d'ailleurs prévu l'élaboration d'un projet de loi pour la création de directions locales, régionales ou de wilaya, lesquelles se chargeront de la conception de l'information statistique locale et du suivi de l'évolution des indicateurs socio-économiques locaux. Selon M. Messaïtfa, l'heure est à la décentralisation et au déploiement d'efforts pour pouvoir édifier un système d'intelligence et de veille économique et une plateforme numérique comme appui aidant les pouvoirs publics dans l'élaboration des programmes de développement local. Mais une telle démarche nécessite, selon lui, une rupture avec l'approche de centralisation adoptée dans différents départements et administrations. « L'information statistique ne devra plus, à l'avenir, à la faveur des mécanismes de décentralisation mis en place, se confiner à un département bien précis », a souligné le secrétaire d'Etat. Des statistiques contradictoires Selon M. Messaïtfa, le renforcement du système d'information statistique permet la maîtrise du marché parallèle. Il juge le moment opportun pour que le gouvernement établisse une architecture fiable à l'effet de booster les entreprises productrices. Mais il reconnaît qu'il y a des lacunes en la matière. « L'information statistique fait l'objet de contradiction », a déclaré le secrétaire d'Etat. Il a, à l'occasion, relevé que le Pib du pays a augmenté de 1,9% en 2012. Il devra atteindre, l'année en cours, un taux de 3,4% à 3,6%. Les secteurs de l'énergie, des services et du BTPH sont les principaux producteurs de la valeur ajoutée avec un taux de 81%. Il rappelle, dans ce contexte, que le secteur privé détient 63% de l'industrie agroalimentaire. D'autre part, les exportations hors hydrocarbures ont enregistré, en 2012, un recul par rapport à 2011. Un état de fait qui, selon M. Messaïtfa, interpelle toutes les parties concernées pour accorder l'intérêt requis aux secteurs de l'Industrie et de l'Agriculture, dont l'apport reste insignifiant par rapport à leurs capacités.