Le taux de réussite au baccalauréat est de l'ordre de 44,78%, soit 171.397 élèves admis sur les 390.340 inscrits, a indiqué, hier, le directeur général de l'Office national des examens et concours (Onec), Ali Salhi, lors d'une conférence de presse. Le taux de réussite a atteint 17,72% pour les candidats libres et 31,25% pour ceux des écoles privées. La wilaya de Tizi Ouzou a perpétué la tradition en arrivant en tête du classement national avec 60,59% alors que la wilaya d'Adrar ferme la marche avec un 28,05% de réussite. Pour les lauréats, cinq seulement ont obtenu l'examen avec mention excellent, 1.214 avec mention très bien. Pour ce qui du BEM, le taux de réussite est de 48%, soit 281.247 admis sur 591.530 inscrits. 452 candidats ont obtenu 18/20 avec mention excellent sachant que 2.536 admis ont obtenu 20/20 dans certaines matières. La chute est aussi significative pour cet examen puisque l'année dernière, le pourcentage était de 72%. Le ministère refuse de commenter ces résultats car une commission composée d'experts chargée « d'établir une évaluation juste et globale sur les résultats mais aussi sortir les véritables raisons de ce recul » a été mise en place. Abdelmadjid Hadouas, chef de cabinet du ministère, a annoncé la tenue, sous peu, d'une conférence consacrée à ce sujet. Toutefois, selon Ali Salhi, le recul des résultats s'inscrit dans l'ordre naturel des choses et ne constitue pas une « surprise » pour la famille éducative dont les « résultats diffèrent d'une année à l'autre ». 3.180 candidats ont triché Le ministre de l'Education ne compte pas laisser, sans sanctions, les candidats ayant triché lors des examens, notamment la philosophie. « Il y va de la crédibilité du bac », estime le chef de cabinet. Et d'ajouter que le bac algérien est « mondialement reconnu » et n'a rien à envier à ceux d'autres pays. Pour les incidents souvenus lors de l'épreuve, M. Salhi a soutenu que les cas de fraude sont très limités. Il a précisé que l'affaire a été étudiée cas par cas en passant au peine fin le cursus scolaire de chaque candidat et les moyennes obtenues durant sa scolarité. Il a soutenu que le ministère s'est basé que les lois et règlements régissant l'organisation des examens. Il a fait savoir que les sanctions allant de 3 à 4 ans d'interdiction pour les élèves scolarisés et 10 ans pour les candidats libres. Pour lui, il ne fait aucun doute que les sujets de philosophie ont été tous tirés du programme scolaire et les questions étaient d'un niveau moyen et surtout abordables. Il a fait savoir que 3.180 candidats ont triché, soit 0,5% du nombre global des inscrits. Il a indiqué que la tricherie était collective et s'est produite au niveau de 162 salles sur les 31.252 existantes au niveau national, ce qui présente, aux yeux de directeur général de l'Onec, un chiffre minime. Le copiage s'est produit au niveau de 6 wilayas que les deux responsables du ministère ont refusé de citer. « Le moment n'est pas propice pour le faire », dira M. Hadouas. Si les candidats se sentent lésés, le ministère indique qu'ils pourront faire appel au niveau de leurs établissements scolaires ou des directions de l'éducation de leurs wilayas respectives. Abdelmadjid Hadouas a qualifié les scènes de protestation survenues au lendemain de la proclamation des résultats de passagères qui s'expliquent pas un sentiment de déception des élèves après leur échec au bac. Il à noter que des candidats recalés se sont rassemblées, hier, devant les académies de l'éducation, notamment à Alger. Qu'en pensent les syndicats ? « Le taux de réussite s'explique par la nature des sujets qui a été cette année digne d'un bac comparativement aux précédentes sessions où les épreuves étaient faciles », a souligné le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Pour sa part, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie a avancé deux raisons : la qualité des sujets par rapport à l'année dernière et les corrections plus au moins sévères. Il a indiqué, dans ce contexte, que la répartition des notes était cette année plus correcte comparé aux précédentes sessions où le barème suivi était souvent favorable aux élèves. Pour le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, l'école algérienne n'a pas encore atteint son objectif de qualité. Pour lui, ce recul pourrait s'expliquer par le niveau en baisse constante de l'élève. D'autant que, selon lui, les modalités d'organisation du bac et le seuil du programme de révision sont les mêmes cette année.