A la veille du ramadhan, la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) recommande aux Algériens de rationaliser leurs dépenses et de vérifier les dates de péremption des produits achetés. Elle réitère son appel aux citoyens d'éviter les « achats excessifs » de produits alimentaires. C'est ce qui ressort de la conférence de presse, animée, hier, au forum d'El Moudjahid, par les responsables de cette Fédération. Zaki Hariz, président de la Fédération, a indiqué que le marché algérien des produits alimentaires est un marché « perturbé ». « Comment assurer la stabilité d'un marché qui est alimenté à 70% à partir de l'étranger ? », s'interroge-t-il. Pour contrôler le marché, le conférencier dit que « l'Etat doit maîtriser les exportations en encourageant la production locale ». M. Zaki soulève le manque de planification dans les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Le président de la FAC déplore, par ailleurs, les pratiques de certains commerçants qui ne respectent pas les mesures d'hygiène, de conditionnement et de congélation. De son côté, Mustapha Zebdi, SG de la FAC, dira que « c'est tout le monde qui accuse le consommateur, car il est le maillon faible de la chaîne ». Selon lui, l'administration « qui ne fait pas son travail », est à l'origine de cette confusion qui règne dans le marché. En revanche, il estime que le consommateur assume une certaine responsabilité dans l'augmentation des prix des produits de large consommation « mais, il ne faut pas l'accuser d'être à l'origine de ces augmentations inopinées », a-t-il souligné. Le prix du poulet, qui est passé de 180 DA à 340 DA en quelques jours, demeure inexplicable, selon lui. « Qu'en est-il du rôle des instances de régulation des marchés ? », s'est-il interrogé. Pour notre interlocuteur, le ministère de l'Agriculture a une « grande responsabilité » dans la flambée des prix. Evoquant le pouvoir d'achat des Algériens, M. Zebdi affirme qu'il a baissé de près de 40% et plus de 64% des produits importés ont enregistré des augmentations de 84%. Le SG de la FAC déplore par ailleurs le manque de marchés de proximité. « L'éradication des marchés informels et des marchands ambulants a accentué la cherté des prix », dit-il. Il demande à ce que les marchands reviennent au même titre que la création, en grand nombre, de marchés de proximité. M. Zebdi a indiqué que la Fédération a frappé à toutes les portes pour trouver une solution à cette « frénésie d'achat de produits de consommation en grandes quantités » mais n'a obtenu aucune réponse de la part des ministres, des directeurs et même des partis politiques. Pour sa part, Hacen Menaouer, chargé de communication de la FAC, évoque le problème de pénurie de carburant en raison des « hallabas » qui sévissent au niveau des frontières.