Photo : Mahdi I. Alger étouffe. Les habitants et les passagers dans la capitale ne sont pas seulement indisposés par l'humidité ou la chaleur accablantes. S'y ajoutent désormais les désagréments d'une circulation infernale et démente. Prendre sa voiture pour rejoindre son lieu de travail ou une quelconque destination relève du parcours du combattant. Conçue pour gagner du temps, la voiture se transforme en meilleur moyen d'en perdre.Août, mois habituellement caractérisé par la fluidité de la circulation n'a rien à envier aux autres mois. Difficile de croire qu'on est encore en plein été ou tout se relâche. Ceux qui étaient en vacances ont plié bagages et sont rentrés tôt en prévision du mois de Ramadhan. Au niveau des ports et aéroports, une fois n'est pas coutume, il y a davantage de départs que d'arrivées. L'atmosphère est davantage celle d'une rentrée ou du moins ressemble peu aux vacances. C'est, selon toute vraisemblance, ce qui explique ces goulots d'étranglement en une saison ou les rues sont délivrées du flux de véhicules. Les routes et les rues sont autant encombrées et les magasins et marchés sont pris d'assaut. On ne se bouscule plus sur les plages mais aux abords des boutiques. Les plages et les hôtels se sont vidés et tout le monde comme dans un mouvement synchronisé se retrouve en ville. Ce ne sont pas les seuls habitants des villes côtières qui se plaignent de devoir se déplacer au rythme des escargots. Le décor d'une rentrée avant l'heure à vrai dire attendue s'est mis subitement en place. Ramadhan a tout chamboulé en réduisant la période de congés au seul mois de juillet. Les Algériens n'attendront pas septembre pour renouer avec l'activité. Ce décalage impose une rentrée prématurée car les ministres, les responsables doivent préparer les dossiers de la rentrée. Il n'y aura pas cette fois-ci cette longue vacance qui s'étale sur les trois mois d'été. D'ordinaire, mois par excellence de l'inactivité, août s'est mué visiblement en mois où même les syndicalistes redoublent d'ardeur. Ceux de la santé n'attendront pas septembre pour remettre sur la table leurs revendications. Jusqu' à l'actualité sportive qui renoue à travers l'engagement de clubs algériens dans les compétitions continentales et le match de l'équipe nationale avec un rythme moins monotone. Cette année, la circulation qui rend tout déplacement en ville ardu et éreintant n'est pas un phénomène qui relève de la politique de gestion des centres urbains. C'est plutôt un signe avant l'heure de la rentrée. Elle s'annonce par ces déplacements massifs dans des cités habituellement désertées et un rythme inaccoutumé en un mois plutôt dédié au farniente loin des cohues des villes.