Le Secrétaire d'Etat chargé de la Communauté algérienne à l'étranger, Belkacem Sahli, était, hier à Oran, où il devait s'enquérir des conditions d'accueil au port et à l'aéroport des ressortissants algériens établis à l'étranger venus passer le Ramadhan, les fêtes de l'Aïd et une partie de l'été au pays. Durant la matinée, il a assisté au port d'Oran, en compagnie des autorités locales et des services chargés de l'exploitation de l'entreprise portuaire, à l'arrivée du car-ferry le Tassili II en provenance d'Alicante. Le navire transportait dans son ventre quelque 785 passagers et 203 véhicules. A 9h, les passagers commencèrent à débarquer. Certains venaient d'Espagne, d'autres de France. Mais tous se disaient très contents de revenir au pays. M. Sahli a interrogé certains d'entre eux sur les conditions de leur traversée, les formalités de police et des Douanes, les procédures administratives dans les consulats d'origine ainsi que leur relation avec ces représentations de l'Etat à l'étranger et les délais d'obtention du 12 S et des passeports biométriques dans ces consulats... Selon lui, l'Etat fait tout son possible pour rendre sa dignité à la communauté algérienne établie à l'étranger. « Depuis quelque temps, l'Algérie a entrepris de réaliser ou d'acquérir de nouveaux bâtiments pour permettre aux services consulaires d'accueillir dignement nos émigrés. Les TIC, notamment l'internet, ont fait leur apparition dans ces représentations si bien qu'il est, désormais, possible pour nos ressortissants à l'étranger d'obtenir leurs papiers par Internet. » Sur le plan de l'accueil des émigrés, M. Sahli rappellera que l'année dernière, la durée des formalités dépassait les trois heures. « Nous nous sommes donné comme objectif de ne pas dépasser les deux heures cette année. » Tous les passagers interrogés à l'entrée et à la sortie ont affirmé que « cette fois-ci, on a été bien traités, ce qui n'est guère dans les habitudes ». Pour un Oranais habitué aux traversées, « les choses ont été extraordinaires aujourd'hui ! Il m'est arrivé de passer plus de sept heures au port avant de sortir. Les lenteurs étaient telles que beaucoup d'émigrés s'étaient découragés et avaient choisi d'autres destinations pour leurs vacances plutôt que le pays ». Selon les exploitants du port, plusieurs couloirs sont réservés aux passagers, en fonction de leurs caractéristiques. Ainsi, il existe le couloir vert, le couloir pour familles... D'autre part, un numéro vert est mis à la disposition des émigrés pour faire part de leurs doléances. Des doléances, ils en avaient. Selon un voyageur, il existe à Alicante un couloir spécial pour les Algériens, situé à quelques quatre kilomètres du port. « C'est très dégradant et nos autorités devraient faire quelque chose pour éliminer cette ségrégation ou imposer la même chose aux Espagnols qui viennent en Algérie », estime-t-il. A ce propos, le wali d'Oran informera M. Sahli qu'en avril dernier, une délégation oranaise s'était rendu à Alicante pour évoquer avec les autorités de la ville cette situation. « Nous avons rempli notre partie du contrat. Reste à la partie espagnole d'en faire de même faire la sienne », a déclaré le wali d'Oran. A souligner que tous les passagers ont tenu à dénoncer les mauvaises conditions de la traversée, dues, notamment, à la saleté des sanitaires du Tassili II. Dans l'après-midi, le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté algérienne à l'étranger s'était rendu à l'aéroport Ahmed-Ben-Bella où il a accueilli les émigrés en provenance de Metz et de Madrid.