Ces dernières années et à chaque approche de la période des vacances, il y a un véritable rituel qui se met en place avec la visite d'une délégation de parlementaires venant constater de visu les conditions d'accueil des émigrés. Hier matin, ladite visite des membres de la commission des affaires étrangères, de la solidarité et de la communauté des ressortissants algériens installés à l'étranger s'est déroulée au port d'Oran pour l'accostage du "Tassili II" en provenance d'Alicante. Une aubaine pour "les vacanciers" et passagers du "Tassili II" qui, même s'ils reconnaissent une nette amélioration dans le dispositif relatif aux formalités douanières, profitent d'une célérité certaine pour les contrôles habituels, en présence des députés. Certains passagers, approchés par nos soins, se sont même laissés aller à émettre un classement, plaçant le port d'Oran avant celui d'Alger et de Béjaïa pour ce qui est de la qualité du dispositif d'accueil. Pour la délégation et comme pour les responsables de l'entité portuaire, des services de sécurité et des douanes, il s'agit au demeurant de vérifier l'efficacité des différents dispositifs mis en place comme le couloir vert, ou encore les formalités douanières durant la traversée. Ces aménagements ayant pour objet de rendre plus fluides la sortie et le contrôle des passagers et des véhicules avec comme enjeux ne pas dépasser une demi-heure en tout et pour chaque véhicule. Un objectif qui, en période de rush estival, est difficile à assurer pour tous les passagers. Mais le constat fait par la délégation parlementaire, hier, au port d'Oran, avait une particularité. Et pour cause, les recommandations faites sont à l'identique de celles de leurs collègues en 2012, ce qui revient à dire qu'elles n'ont pas été suivies d'effet. Parmi ces recommandations, repenser le circuit des passagers sans véhicules, contraints d'emprunter des escaliers pour se rendre dans les bureaux où s'effectuent les contrôles. Lorsque ces passagers sont âgés, handicapés et fortement chargés de valises, c'est une épreuve physique. La recommandation d'installer un escalator n'a pas été retenue à l'évidence. Plus grave, à cette situation vient s'ajouter la toute nouvelle décision de mettre fin à l'activité des bagagistes au port d'Oran. Une décision qui met sur "le carreau" une trentaine de pères de famille à la veille du Ramadhan. Ces derniers, certains souffrant de légers handicaps, exercent le métier depuis près de vingt ans et leur seule rémunération vient du pourboire des passagers. "Pourquoi nous interdire de travailler, nous ne sommes ni des voyous ni des voleurs, nous avons nos fiches au niveau de la police et nous sommes tous des pères de famille. Qu'allons-nous devenir alors que dans tous les ports, il y a des bagagistes", lâche, désemparé, un vieil homme. Ces derniers ont bien tenté de se rapprocher des parlementaires pour exposer leur situation, se rabattant sur les quelques journalistes présents "pour témoigner notre misère !" nous diront-ils. À noter que le port d'Oran compte deux scanners pour véhicules plus un pour les passagers, ainsi qu'un détecteur de produits chimiques, avons-nous encore appris sur place. D. L Nom Adresse email