Les Américains fermeront aujourd'hui leurs ambassades et consulats dans 21 pays après l'émergence d'une menace d'attentats d'al-Qaïda au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, sur la base d'informations « spécifiques et crédibles ». Certaines pourraient rester fermées plus longtemps. A l'origine de cette alerte qui restera en vigueur jusqu'au 31 août, une interception de communications électroniques dans lesquelles d'importants cadres d'al-Qaïda discutaient d'attaques contre les intérêts américains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Selon le département d'Etat, al-Qaïda et ses organisations affiliées qui ont fait « écho au message publié jeudi par Ayman Al-Zawahiri où il a appelé à attaquer les intérêts des Etats-Unis en représailles à ses actions militaires dans le monde musulman et à ses attaques de drones, pourraient perpétrer des attaques d'ici la fin août ». « Les terroristes pourraient utiliser plusieurs options pour attaquer des structures publiques comme privées. Les ressortissants américains doivent se mettre en garde contre des attentats terroristes potentiels dans les transports et d'autres infrastructures touristiques », indique, dans un avis de prudence, le département d'Etat. Interrogé sur la chaîne ABC News, le général Martin Dempsey, chef d'étatmajor des armées américaines, a précisé que « l'intention est d'attaquer l'Occident, et pas seulement les intérêts américains ». Selon des experts du terrorisme cités par le Washington Post, la menace pourrait faire figure de représailles après la mort lors d'une opération antiterroriste du numéro deux d'al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), Saïd Al-Chehri, confirmée en juillet. Echaudé par l'attaque contre le consulat de Benghazi le 11 septembre 2012, Barack Obama a donné l'ordre au Conseil de sécurité nationale de prendre « toutes les mesures nécessaires pour protéger les Américains ». Plusieurs élus du Congrès ont approuvé ces fermetures et ces mises en garde lancées aux voyageurs, jugeant plus que sérieuses les menaces. L'Union européenne, qui n'a pas de preuves d'une menace quelconque concernant spécifiquement ses délégations à l'étranger, selon Alexandre Polack, le porte-parole de la Commission, prend ses « précautions nécessaires ». La Grande-Bretagne et l'Allemagne ont annoncé la fermeture de leurs ambassades au Yémen pour aujourd'hui et demain « pour des raisons de sécurité » et « situation incertaine ».