De notre envoyé spécial : K. Daghefli Cette liaison autoroutière, qui sera doublée d'une voie de chemin de fer, sera le poumon de la région et fera d'elle un grand pôle industriel à travers la connexion de la zone industrielle de Bellara et du port de Djen-Djen avec l'autoroute est-ouest, au niveau d'El Eulma. L'infrastructure portuaire est appelée, par la même occasion, selon la stratégie du gouvernement, à devenir, en matière d'activité de transbordement, « le plus grand centre de traitement des conteneurs en Méditerranée » et pourquoi pas « concurrencer celui, plus près de nous, de Tanger et d'autres pays », dira le Premier ministre. D'un montant de 160 milliards DA, le projet de la pénétrante aura coûté, à titre comparatif, presque ce qu'a coûté l'ensemble du programme de développement inscrit au profit de la wilaya, de 1999 à 2012, soit 191 milliards DA. Le projet, livré au cours du quatrième trimestre 2016 traversera, sur 111 km, trois wilayas, Jijel, Mila et Sétif. Il est pris en charge par le groupement italien Rizani et deux entreprises algériennes, Sapta (publique) et ETRHB (privée). M. Sellal, accompagné d'une importante délégation ministérielle composée de sept ministres (Intérieur, Habitat, Transports, Travail et Affaires sociales, Ressources en eau, Agriculture, Travaux publics) a, d'abord, officiellement mis en service la nouvelle aérogare de l'aéroport Ferhat-Abbas. Sa configuration devra accueillir « un flux plus important de passagers » et répondre aux impératifs de traitement de plusieurs vols ainsi que du trafic international. Sa capacité sera de plus de 400.000 passagers par an. La délégation s'est rendue ensuite sur les chantiers de protection des ouvrages du port de Djen-Djen où des exposés relatifs au renforcement de la digue ouest lui ont été présentés, puis au projet du terminal à conteneurs. Le port de Djen-Djen, dont les travaux de réaménagement sont en cours depuis 2009, enregistre ces dernières années une activité en hausse en matière de traitement des marchandises. A vocation sidérurgique au départ, il devra connaître, ainsi que toute la wilaya, un essor plus important avec parallèlement le démarrage du projet sidérurgique en partenariat avec des investisseurs qataris. Autre projet inspecté par le Premier ministre, celui du transfert d'eau du barrage de Boussiaba vers le barrage de Béni Haroun qui devra lui aussi, bientôt, alimenter Batna, selon les explications des responsables. Cette halte sera l'occasion de faire le point sur l'alimentation en eau potable des communes relevant d'El Milia, Sidi Marouf et Settara, à partir de ce barrage. Par ailleurs, la wilaya de Jijel a pu enregistrer, ce jour, l'entrée en service de la nouvelle station de traitement d'eau, située à Kissir. Une opération de réhabilitation des conduites d'AEP de la ville de Jijel sur 100 km est en cours. Le secteur de l'agriculture, pour sa part, bénéficie d'un nouveau périmètre irrigué Jijel-Taher d'une superficie de 4.885 hectares. Des actes de concession ont été remis, sur place, par M. Sellal, à des fellahs. Une tannerie qui exporte Dans le domaine de l'investissement privé, la délégation a visité une tannerie-mégisserie située à Milia et qui active depuis 1980. Elle réalise autour de 60% de son chiffre d'affaires dans l'exportation vers plusieurs pays d'Europe (Espagne, Allemagne et Italie), d'Asie, (Hong Kong) et d'Amérique (Brésil-Uruguay). « C'est la première unité en Algérie dans le traitement du cuir destiné à l'industrie de la chaussure et de l'ameublement », a indiqué son gérant. La délégation s'est arrêtée au pôle urbain de Timizert d'El-Aouana qui sera lancé en 2014 et achevé en 2016. Il comportera de nombreux équipements qui répondront aux besoins de la commune d'El Aouana, tels un lycée, une maison de jeunes, un stade, une salle de sport, un centre commercial, une polyclinique... Dernière halte du chef de l'Exécutif, l'exposition, à la maison de la culture, des jeunes entrepreneurs de la région, bénéficiaires des dispositifs de création de micro-entreprises relevant des dispositifs Ansej, Angem, Cnac. Les jeunes opérateurs ont fait part au Premier ministre des difficultés qu'ils rencontrent, plus précisément en raison de la concurrence « des prix des matières premières qui ont grimpé » entre le moment de l'étude du projet et celui de son lancement ce qui « hypothèque sérieusement leurs chances de survie », ont-ils affirmé. Abdelmalek Sellal avait auparavant écouté un exposé des responsables locaux sur le niveau du chômage parmi les jeunes diplômés surtout (autour de 10,6%) et le nombre des PME créées. Il a appelé les jeunes à faire preuve d'innovation pour surmonter leurs difficultés, citant l'exemple de ce jeune de la région qui sous-traite avec les grands industriels et qui réussit à produire des injecteurs pour Airbus. Des chèques ont été remis à certains promoteurs de projet – une dizaine – pour le financement de leurs investissements telle l'acquisition d'ateliers mobiles.