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« Objectif : 30 quintaux de céréales à l'hectare »
Omar Zeghouane, DG de l'Institut technique des grandes cultures
Publié dans Horizons le 16 - 08 - 2013


Où peut-on produire des céréales en Algérie ?
Nous produisons des céréales dans pratiquement les 48 wilayas du pays. Seules les surfaces diffèrent, les plus importantes se situent au Nord, car la culture de céréales demande de l'eau en irrigation totale durant toute l'année. Si l'on arrête un jour l'irrigation, la culture est perdue. Au Nord, cela demande de l'irrigation supplémentaire en cas de déficit.
Quels sont les rendements en blé ?
Les rendements moyens obtenus tant en blé dur qu'en blé tendre sont proches. Une moyenne de 16, voire 19 à 20 q à l'hectare (ha), soit 2 tonnes/ha, de blé dur. A titre indicatif, la moyenne de production dans la wilaya de Constantine en quatre années est de 30,6 q en blé dur et 29,9 q /ha en blé tendre.
Quelles sont les wilayas qui produisent le plus de blé tendre ?
Il y a Tiaret avec 86.000 ha, Sidi Bel-Abbès avec 69.000 ha, Mascara avec 50.000 ha et Oum El-Bouaghi avec 36.000 ha. A Mascara, la superficie consacrée au blé tendre est le double de celle réservée au blé dur. Par contre, à Souk-Ahras, c'est l'inverse avec 29.000 ha pour le blé tendre et 71.000 ha pour le blé dur.
Au regard de ces chiffres, est-il possible de produire partout du blé dur et du blé tendre ?
Ce qui peut impacter sur la production est le matériel génétique, soit la variété. Pour le blé dur, il existe en moyenne 25 variétés par an alors que pour le blé tendre, il existe 6 uniquement en Algérie. Dans le cadre de l'encadrement de la production, nous avons accentué les efforts sur le blé dur car par le passé, la demande sur cette céréale était très importante lorsque sur le marché international, on n'en trouvait pas beaucoup. Nous sommes arrivés à acheter 50% de ce qui se vendait sur le marché international entre les années 90 et le début 2000. De plus, le coût du blé dur est plus élevé que celui du blé tendre. Il fallait donc produire plus de blé dur. Mais à partir de l'année prochaine, de nouvelles variétés de blé tendre seront introduites pour accroître la diversification variétale et permettre ainsi à l'agriculteur d'avoir un choix plus large. Dans le cadre du plan quinquennal, nous sommes en train de programmer, pour 2015 à 2019, l'introduction d'au moins deux nouvelles variétés chaque année. Au total, au terme de cinq ans, une dizaine de variétés seront introduites selon les résultats.
Avez-vous réalisé des études prévisionnelles en termes de rendement futurs ?
Chez les agriculteurs de Chlef, qui sont multiplicateurs de semences, que nous encadrons, le rendement moyen de production de blé tendre est de 19 q/ha et le rendement de pointe pour les agriculteurs qui ont irrigué est de 46 q/ha. A Oum El-Bouaghi, ce rendement moyen est de 29 q/ha et 36 q/ha en rendement de pointe. A Blida, wilaya où il y a de l'eau, la moyenne est de 32 q /ha et 73,9 q /ha en rendement de pointe. La sole des agriculteurs de 6 wilayas est de 11 500 ha et le rendement moyen obtenu l'an dernier est de 300 000 q, soit 30 q/ha pour des semenciers. C'est possible de faire des prévisions, sauf qu'il faudra suivre l'itinéraire technique complet.
Comment suivre cet itinéraire ?
Il faudra acheter la semence chez les Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS). Elle est triée, travaillée et traitée contre les maladies. Or, il se trouve que beaucoup d'agriculteurs utilisent des semences de ferme de leur production en ajoutant parfois du sulfate de cuivre. L'objectif est d'atteindre 100% de production de semences. Nos besoins en semences céréalières est de 4 millions de quintaux avec lesquels on peut ensemencer 3 à 3,2 millions d'hectares. C'est notre objectif à l'horizon 2019. Sur les 3,3 millions d'hectares en moyenne, le blé dur occupe 1,4 million d'hectares, le blé tendre la moitié avec 700.000 ha et l'orge 1,1 million d'hectares. Avec cette sole, nous réalisons, à côté, environ 1,5 million d'hectares en jachère. Ce qui fait au total à peu près 6 millions d'hectares consacrés à la culture céréalière.
L'Algérie pourra-t-elle subvenir à ses besoins céréaliers ?
C'est impossible. Pour y parvenir, il faudrait accroître le rendement. Pratiquement, la consommation est de 200 à 220 kg de céréales/an/habitant. Soit au total, 80 millions de kilogrammes. Nous faisons des projections d'ici 2019 pour déterminer les besoins. Il faudra accroître le niveau de productivité des exploitations. L'objectif est d'atteindre 30 q/ha. ̈Pour cela, le ministère a mis en place tout un programme de renouveau agricole avec une batterie d'aides et de subventions. Normalement, rien n'empêche d'aller vers l'accroissement des rendements mais les agriculteurs doivent recourir aux techniques modernes. Pour ce faire, il faudrait des moyens. Or, le problème est que les exploitations agricoles sont de petite taille, soit moins de 10 ha. Avec le nouveau recensement de l'agriculture prévu en janvier prochain, nous aurons une idée plus claire sur la situation. Aujourd'hui, les agriculteurs ne peuvent pas investir individuellement. Il faudrait qu'ils se regroupent en coopératives, en partenariat et mutualiser leurs moyens. C'est la solution vers laquelle il faudra aller un jour.
Qu'en est-il de l'irrigation sachant que nous sommes un pays au climat aride et semi-aride ?
Justement, le deuxième programme porte sur le problème d'irrigation. Il faut aller vers la gestion de la conduite de la culture en intégrant l'irrigation. Un exemple : à Constantine, un agriculteur, qui produisait toujours en pluvial entre 35 et 40 q/ha, a vu sa production doubler en 2013 avec 40 mm d'eau supplémentaires. Nous demandons aux agriculteurs de ne pas utiliser le gravitaire ou la submersion car c'est de la déperdition et du gaspillage. Pour irriguer les grandes surfaces de céréales, il y a l'aspersion. Il existe trois modèles : le pivot, comme c'est une surface plane, de 5 à 50 ha, les asperseurs et entre les deux, il y a l'enrouleur qui peut irriguer moins de 10 m. Chaque machine est réglée selon les besoins. Il est possible de produire du blé à partir de 450 mm d'eau en moyenne annuelle, et plus nous avons des précipitations, plus il est possible d'augmenter la production. Le programme prévoit le financement jusqu'à 60% de l'équipement quand l'agriculteur possède une source d'eau (puits, forage, oued, bâche à eau). Il peut passer par la CCLS pour avoir cet équipement qui est payé avec une partie de sa production supplémentaire obtenue grâce à cette irrigation. Les agriculteurs qui livrent aux CCLS ont adhéré à ce dispositif.
Des expériences ont été menées dans la production de céréales dans le sud du pays. Où on est-on actuellement ?
En effet, un programme est mené dans le Sud pour accroître la production de céréales car nous avons un potentiel important qu'il faut rationaliser. Nous produisons déjà des céréales à Biskra et à El-Oued. Avec les nouvelles techniques, il n'existe pas de limite à la production de céréales quels que soient le climat et la nature du sol. La plante a besoin d'une quantité d'eau, de lumière et de minéraux. En volume d'eau, il faut le double par rapport au Nord. En outre, il est nécessaire d'apporter des engrais et de désherber. Les quantités en minéraux s'avèrent plus importantes qu'au Nord où la terre contient de l'azote et du phosphore. Cela coûte 40 à 50% plus cher car il faut du gasoil pour pomper l'eau et irriguer pendant toute la durée de la culture, de l'énergie et des engrais. Le rendement peut être de 80 q/ha. Nous avons ces rendements dans le Nord avec l'irrigation. Pour le blé tendre, les rendements dans le Sud sont de 60 à 70 q /ha, mais les agriculteurs arrivent à 50 q/ha seulement car ils ne maîtrisent pas la technique. Les Américains ont pu produire 80 q/ha à Gassi Touil. Certaines exploitations arrivent à ce niveau. Mais dans le Sud, il faut beaucoup d'argent. En outre, il suffit d'un jour de panne des équipements pour accuser 10% de pertes.
Est-ce que la subvention du pain et du blé n'est pas le fond du problème ?
C'est le gaspillage qui est ancré dans nos mentalités. Par ailleurs, les habitudes alimentaires font que nous consommons beaucoup de farine. Pour ce qui est de la hausse de la facture des importations, il faut savoir que l'Algérie s'approvisionne en blé en été pour le consommer en décembre. L'OAIC achète quand les prix sont bas à l'international. Cette année, il y a eu un retard sur la récolte et les pluies torrentielles ont influé sur la qualité du blé. L'OAIC a donc anticipé sur les achats. Cette année, ces derniers ne devraient pas augmenter pour les céréales en général.


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