S'exprimant à l'ouverture des travaux de la conférence nationale sur la rentrée scolaire, organisée au lycée des mathématiques de Kouba (Alger), en présence du Premier ministre des membres des commissions de l'éducation de l'APN et du Conseil de la nation, le ministre de l'Education a affirmé l'engagement de l'Etat à poursuivre la réforme du secteur éducatif et à promouvoir la qualité de l'enseignement. C'est ainsi qu'il a fait savoir que son département a élaboré pour cette année scolaire un programme qui vise à mettre en conformité le processus de réformes entamé par le secteur avec les exigences de l'heure. Sur les cas de tricherie au bac, le ministre a rappelé qu'il a été décidé de réduire de 5 à 1 année l'interdiction pour les élèves incriminés de repasser cette épreuve. Il a soutenu que cette sanction a été décidée dans le souci de préserver la crédibilité de l'examen. Concernant le statut particulier des enseignants, l'une des revendications des syndicats du secteur, M. Baba-Ahmed a indiqué que la majorité des préoccupations des partenaires sociaux ont été prises en charge. Il a écarté l'éventualité de revoir le texte même si un certain nombre de points restent à étudier avec les syndicats. Les chiffres de la rentrée Le ministre a, d'autre part, déclaré que 8,47 millions d'élèves rejoindront les bancs de l'école aujourd'hui, soulignant une augmentation de 321.978 élèves cette année par rapport à la rentrée scolaire 2012-2013. Le parc national du secteur de l'éducatuon compte de nouvelles infrastructures : 254 écoles primaires, 99 collèges et 109 lycées. Il est aussi question de doter 2.251 établissements éducatifs de laboratoires d'informatique qui couvrent les trois paliers de l'enseignement, et d'équiper 770 lycées de laboratoires scientifiques. Toutefois, le ministre a signalé que le problème de surcharge des classes risque de refaire surface, notamment au niveau de certaines wilayas qui n'ont pas, faute de moyens, bénéficié de nouvelles infrastructures. Selon lui, le nombre d'élèves par classe avoisinerait les 45 dans ces wilayas. Sinon, toutes les mesures ont été prises. Une enveloppe de 5,4 milliards de dinars a été consacrée pour l'acquisition de chauffages au profit de 709 écoles primaires, 324 CEM et 155 lycées. Concernant le manuel scolaire, il a été mis à la disposition des établissements scolaire pas moins de 60 millions de livres. 4 millions d'élèves bénéficieront de la gratuité du livre scolaire. A cela, il y lieu d'ajouter le maintien de la prime de scolarité qui touchera 3 millions d'élèves issus de familles nécessiteuses. L'Etat a consacré à cette opération une enveloppe de 9 milliards de dinars. Echec scolaire : le ministre absout l'école La nouveauté cette année consiste en l'adoption de nouveaux programmes dans l'enseignement de la langue française pour la quatrième année moyenne. En outre, l'emploi du temps scolaire sera réaménagé pour le cycle moyen, alors que les nouvelles mesures visant à alléger le cartable scolaire seront appliquées. Dans le cycle secondaire général et l'enseignement technologique, il y aura l'introduction de l'enseignement de la langue italienne comme troisième choix dans les filières de langues étrangères. Concernant les programmes, le ministre a soutenu qu'il n'est pas question de les revoir d'une manière radicale comme proposé par la commission nationale des programmes. « Nous ne pouvons pas aller vers un changement radical des programmes. Nous avons proposé quelques aménagements », a-t-il indiqué. Il a annoncé qu'il sera question de réétudier le programme de français pour les élèves de la 4e année primaire après avoir constaté que le contenu de ce dernier est légèrement supérieur au niveau des écoliers. Sur la violence en milieu scolaire, le ministre a fait savoir que des facteurs externes et internes expliquent ce phénomène « dont l'école n'est pas responsable ». Enfin, M. Baba-Ahmed a annoncé que le principe de la tenue des assises nationales sur l'éducation est maintenu comme il a annoncé que les enseignants du cycle primaire, qui n'ont pas de diplôme, verront leur catégorie augmenter à 12 au lieu de 10. Sur la déperdition scolaire, le ministre de l'Education nationale a soutenu que les directeurs des établissements scolaires n'auront pas le droit d'exclure les élèves avant 16 ans sauf en cas de dépassement grave. Il dira que le fléau s'explique par plusieurs facteurs externes, excluant ainsi toute responsabilité de l'école.