Les participants à une rencontre organisée, hier à Alger, en hommage au poète syrien engagé, Souleiman Al-Issa (1921-2013), ont mis en avant certains aspects de l'œuvre de cet homme liés à l'Algérie et à son histoire. Cette rencontre, qui s'est déroulée en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a permis de mettre en relief l'attachement du poète à l'histoire de l'Algérie. Les participants ont rappelé que nombre de ses poèmes faisaient l'apologie de la glorieuse révolution du 1er Novembre. Le président du Haut-Conseil de la langue arabe, Azzedine Mihoubi, a passé en revue le parcours littéraire du défunt qui défendait les causes de la nation arabe, notamment celle de l'Algérie. Il a évoqué ses rencontres avec le poète qui tenait à chaque occasion à marquer son attachement à l'Algérie. « Al Issa répétait à chaque fois qu'il n'était pas seulement un ami de la cause algérienne mais un de ses enfants », se souvient M. Mihoubi. Pour sa part, l'ancien ministre, Amine Bechichi, a rappelé que « comme Moufdi Zakaria, Al Issa a été emprisonné plusieurs fois, lorsque son pays était sous mandat français, en raison de ses poèmes et positions nationalistes ». Le fils du défunt, Maân, a indiqué que son père aimait l'Algérie qui, de son côté, lui a ouvert les bras. Né en 1921 à Nouayriah à Antioche (Syrie), Souleimane Al-Issa fut initié à la récitation du Coran et à la poésie par son père Ahmed El-Aïssa, qui lui a notamment inculqué la poésie arabe classique dont celle d'Al-Moutanabi. Très jeune, il a mis ses œuvres au service de la cause nationale de son pays alors sous mandat français avant de poursuivre ses études à Lattaquié, puis à Damas. Souleimane Al-Issa a enseigné à Dar El-moualimine à Baghdad et à Alep puis fut désigné inspecteur général de la langue arabe au ministère syrien de l'Education. Le défunt, qui est l'un des fondateurs de l'Union des écrivains arabes en 1969, a reçu plusieurs prix littéraires. Souleimane Al-Issa est également l'auteur, en collaboration avec son épouse, Malaika Abiadh, de plusieurs traductions, notamment sur l'apport des écrivains algériens d'expression française ainsi que plusieurs contes pour enfants. Elu en 1990 membre de l'Académie de la langue arabe à Damas, il reçut le prix de la création poétique en 2000. Souleimane Al-Issa s'est éteint le 9 août 2013, à l'âge de 92 ans.