« Nous célébrons le 50e anniversaire des relations algéro-autrichiennes durant lesquelles nous avons bâti un partenariat entre les deux Etats et entre les opérateurs privés et publics des deux pays », a déclaré l'ambassadrice de la République d'Autriche, Mme Aloisia Worgetter, lors de son intervention à l'ouverture des travaux de la mission autrichienne économique, tenue hier au Sheraton d'Alger. Cette période a été également propice à des partenariats importants grâce à la signature des mémorandums pour consolider davantage les échanges économiques dans plusieurs secteurs. « L'Algérie est un grand pays. Nous essayons de faire connaître les besoins des opérateurs économiques, du marché algérien et de ses spécificités puis nous essayons, ensuite, de procéder à l'intervention des opérateurs autrichiens et leurs solutions dans les différentes régions de ce vaste pays, riche et diversifié », a ajouté Mme Aloisia Worgetter. Le partenariat entre les deux pays est appelé à s'accroître et à connaître de beaux jours grâce à l'ouverture d'une ligne aérienne entre Alger et Vienne. « Les négociations entre les autorités des deux pays vont être entamées les 22 et 23 octobre prochain pour mettre à jour le travail fait et conclu en 2005, concernant les procédures réglementaires régissant l'ouverture de cette ligne aérienne. Il est question d'adapter ces données aux nouveaux standards internationaux de l'aviation civile », nous a confié l'ambassadrice. L'étape suivante sera consacrée à l'étude de l'impact de cette décision. Mme Aloisia Worgetter estime que cette ligne « pourra être assurée par les deux compagnies aériennes, autrichienne et algérienne, vu que cette dernière est en train de renouveler sa flotte par l'acquisition d'appareils similaires à ceux exploités par la compagnie autrichienne ». Elle prévoit l'ouverture de cette ligne aérienne lors de la prochaine saison estivale. Evoquant l'impact de cette importante mesure, l'ambassadrice a affirmé qu'« elle va faciliter la tâche aux opérateurs des deux pays qui ont intensifié leurs échanges et leurs déplacements ces derniers temps ». Selon elle, ces échanges traduisent « l'intérêt porté par les autrichiens à l'Algérie et cette ligne aidera énormément à achever les projets déjà engagés ici ». Elle revient aussi sur l'importance du programme quinquennal initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en affirmant que « l'Autriche n'a pas été touchée par la crise économique mondiale et le pays a besoin de partenariats solides qu'elle est en train de chercher en Algérie ». Tahar Khalil, président de la Caci (Chambre algérienne de commerce et d'industrie) a estimé, de son côté, que « le moment est favorable pour la concrétisation d'un partenariat sain et solide entre l'Autriche et l'Algérie qui connaît la stabilité politique et vit à l'heure des réformes économiques avec l'engagement d'un plan quinquennal de plus de 270 milliards de dinars ». Selon lui, l'Algérie a engagé des chantiers pour l'amélioration de son réseau de transport, la conception des villes, le développement du secteur pharmaceutique, le bois, les énergies renouvelables et les équipements industriels. « Il est, aujourd'hui, primordial de hisser les relations entre les deux pays à un niveau plus important pour pouvoir remplacer la relation actuelle basée sur l'échange commercial », a-t-il affirmé. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Autriche ont atteint un niveau record en 2012 avec 0,5 milliard d'euro. Les exportations autrichiennes vers l'Algérie ont augmenté de 50% et les importations en provenance de l'Algérie ont enregistré une hausse de 46%. La part de l'Autriche des importations algérienne représente 0,8%. « C'est très faible », a dit Markus Haas, conseiller commercial à l'ambassade d'Autriche. « Nous voulons atteindre 1% dans un avenir proche et surtout diversifier nos échanges », a-t-il dit. Actuellement, 12 filiales autrichiennes et plus de 60 représentants sont installés en Algérie et 300 hommes et femmes d'affaires se rendent en Algérie pour tisser des relations d'affaires. « Pour nous, l'Algérie est le plus important pays au Maghreb et le deuxième en Afrique. Nous voulons être les premiers dans le domaine du coffrage, du bois, de l'élevage bovin et du chemin de fer », a-t-il ajouté. La délégation commerciale de l'ambassade a tracé un riche programme des activités avec, notamment, le lancement de la caravane de propositions de partenariat qui va sillonner plusieurs villes dont Constantine, Sétif, Tizi Ouzou, Blida et Oran. Il sera également question de tenir une journée sur l'énergie au Maghreb avec la participation de l'Algérie et de la Libye. « Nos produits ont la qualité de ceux de l'Allemagne et la souplesse de ceux de l'Italie », a-t-il plaidé. Il faut signaler que la rencontre a été consacrée à la présentation de plusieurs firmes autrichiennes dans les domaines de l'énergie, de l'agro-alimentaire, du coffrage, de la construction et du bois.