Ahmed Chafai, conseiller à la Cour suprême, DG du CRJJ, chef de projet, explique que la démarche du jumelage vise l'instauration d'un environnement juridique « stable » et « sécurisé » en Algérie. Les différents intervenants à la conférence ont, en effet, tour à tour, expliqué les dimensions plurielles de la démarche. Ahmed Hamed Abdelouahab, représentant du ministre de la Justice, garde des Sceaux, affirme que ce jumelage entre dans le sillage des réformes enclenchées dans le secteur de la justice depuis dix ans. « Réformes qui tendent, dit-il, à faciliter au citoyen l'accès à la justice et l'accompagnement des réformes économiques. » « La société est en constante évolution, d'où la nécessité d'adapter l'aspect judiciaire aux mutations en cours », ajoutera-t-il. Soulignant l'appui de l'UE au projet, le représentant du ministère estime qu'« à travers ce jumelage, le CRJJ est appelé à devenir un outil incontournable dans la recherche, un pôle de réflexion et de transmission du savoir ». Mme Chantal Bussiere, conseillère à la Cour de cassation, chef du projet du consortium France-Espagne, a évoqué les objectifs de la démarche, axés globalement sur la promotion de la recherche juridique en Algérie. Elle citera, notamment, la définition des moyens d'une politique scientifique juridique et judiciaire pluriannuelle, le développement d'une politique de formation du personnel du CRJJ et, enfin, la mise en place d'une stratégie de communication « pour que la vision du jumelage soit connue de tous », précise-t-elle. Pour parvenir à ces objectifs, Mme Chantal Bussiere propose une série d'actions à entreprendre, à l'exemple du renforcement de la capacité du centre, une gestion des ressources humaines en adéquation avec les priorités de la politique scientifique, l'émergence d'une nouvelle génération de chercheurs en sciences juridiques et des échanges entre experts en vue de propositions constructives. De son côté, Luis Ugarte, du Conseil général du pouvoir judiciaire espagnol, a affiché la disposition de son pays à renforcer la coopération et la mise en œuvre du projet en question. Cette opération de jumelage institutionnel constitue, aux yeux de Eric Maitrepierre, chef du service des affaires européennes et internationales, « une étape supplémentaire pour la coopération bilatérale entre la France et l'Algérie. Le projet de jumelage concerne en premier lieu l'Algérie, mais sa dimension est européenne ». Point de vue soutenu par l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant, qui souligne : « Le recours aux partenaires étrangers dans la promotion du domaine judiciaire témoigne de la confiance manifestée par la partie algérienne. »