Une étude présentée a fait ressortir qu'à l'ENTV, il existe une seule femme cadre dirigeant. Le personnel exerçant dans cette entreprise est estimé à 3.500 employés dont 1 028 femmes, et parmi elles 425 femmes journalistes. L'experte Ouarda Lebnane, auteur de cette étude, a estimé, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ENTV à l'occasion de la clôture d'un atelier de formation, qu'il s'agit d'un « état des lieux » et a refusé de commenter les données. Elle a affirmé que ce diagnostic permet d'élaborer un plan d'action, une politique d'égalité des genres en concertation avec l'ensemble des structures et le partenaire social. En effet, selon ledit rapport, le taux de reporters JT (journal télévisé) du 20h pendant une semaine est évalué à 31% pour les femmes contre 69% pour les hommes. Interrogée sur les causes de cette situation, la conférencière dira que les participants à l'atelier de formation ont recommandé la nécessité d'intégrer l'approche genre dans l'ensemble de la production des programmes et l'actualisation des cahiers des charges avec l'intégration de la politique genre. De même pour le contenu des programmes dont l'objectif principal est « d'améliorer l'image de la femme dans les médias et de renforcer sa présence ». En effet, les personnes interviewées dans le JT du 20h représentent 13% de femmes seulement contre 87% d'hommes, alors que beaucoup de femmes apparaissent dans les reportages, les meetings, les émissions mais elles sont négligées, souligne l'étude. Les femmes reporters boudent-elles les femmes lors des reportages ? Mme Lebnane estime que plusieurs programmes sont destinés aux femmes mais d'une manière qui ne valorise pas nécessairement leur image. Pour elle, « les stéréotypes persistent ». Il a été recommandé, par ailleurs, la planification d'ateliers d'information et de sensibilisation pour toutes les catégories sur l'approche genre. Le projet financé par l'UAR (Union africaine de radiodiffusion) et l'Unesco couvre sept pays, à savoir le Sénégal, le Togo, le Bénin, le Cameroun, le Kenya, la Namibie et l'Algérie. L'atelier a regroupé 25 participants de l'EPTV et l'ENRS, des représentants de la direction, du personnel, de la formation, des représentants du corps journalistique et techno-artistique et des syndicalistes de deux établissements ainsi que des universitaires. Les participants ont soumis, à la fin de l'atelier, une série de recommandations au DG de l'ENTV. Il s'agit d'entreprendre des actions indispensables à la mise en œuvre de la stratégie en toute transparence, consacrer un budget genre, diffusion et vulgarisation de la stratégie à tous les niveaux. La mise en place d'un comité de veille et d'observation de l'application de la politique genre dans le contenu des produits, dans les productions et l'analyse des contenus des programmes complétera cette stratégie.