Il est bien regrettable que la durée du festival aussi important que celui de la bande dessinée ne soit que de cinq jours, vu le grand investissement effectué pour sa tenue. Ainsi, jamais l'esplanade de Riadh-el-Feth n'a reçu autant de chapiteaux pour le déroulement du festival. C'est un véritable village de toile qui a offert ses espaces à la BD et à ses inconditionnels. D'autre part, l'engouement du public a été quelque peu freiné dans son élan. Effectivement, l'intérêt qui s'est fait ressentir tout au long de ces cinq jours, surtout celui des jeunes a été remarquable. Mais la frustration était là surtout celle qui a gagné les adeptes des mangas Il faut dire que cette sixième édition a été une réussite sur le plan national avec la participation non seulement des maitres algériens de la BD, mais surtout par l'émergence de jeunes talents. Parmi ces maîtres figure le légendaire Slim, dont les histoires en images fascinent et captivent toujours le citoyen algérien quel que soit son lieu d'origine, le très talentueux Mahfoud Aïder, membre fondateur du célèbre journal satirique « El Manchar » et créateur du personnage de M'Kideche, Hamid Djema premier organisateur du festival de la BD qui a eu lieu en 1986 à Bordj-el-Kiffan, Lamine Merbah passionné de bande dessinée consacrant son meilleur temps à l'essor du 9e Art par des publications et la réalisation de scénarios. Ces deux derniers noms ont d'ailleurs été honorés individuellement au cours de la cérémonie de clôture de cette sixième édition du FIBDA. Rachid Ait Kaci, célèbre bédéiste qui vit en France a été au centre des personnalités honorées durant cette édition. Cette nouvelle génération de bédéistes est le résultat d'une formation qui s'est installée durant plusieurs mois avant la tenue de ce festival. Les prix décernés à la cérémonie de clôture confirment cette montée des jeunes talents. C'est ainsi qu'un prix spécial du jury leur a été décerné. Ces lauréats sont trois jeunes nouveaux arrivés dans la bande dessinée, ils se nomment Safia et Soumeya Ouarezki ainsi que Mahmoud Benameur. Leur remarquable initiative et innovation a été d'introduire le dialecte algérois dans les textes de la BD. Soumeya et Safia Ouarezki ont puisé leur source d'inspiration dans notre patrimoine culturel ancestral oral se transmettant de génération en génération. Soumeya Ouarezki confirme cette voie en disant : « Ce sont les histoires racontées par notre mère qui ont servi de sujets à mes créations... ». D'autre part, un prix a récompensé de jeunes talents qui ont œuvré à un projet d'album réalisé en commun pour cette sixième édition et dont le titre s'intitule « Les Déchainés ». La maison Lazhari Labter se distingue Toujours sur le plan national, il faut saluer l'effort et le mérite des maisons d'édition algériennes se lançant dans la publication d'ouvrages de bande dessinée. Dans cette voix, il faut citer l'entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) s'illustrant par l'édition de nombreux titres dans la bande dessinée. Même le privé manifeste sa volonté de s'affirmer dans cette spécialité. Les éditions Lazhari Labter se distinguent dans la BD. Les éditions Lazhari Labter présentent avec fierté quatre titres dans leur stand installé dans ce festival, un panorama de la BD algérienne sur quarante ans, de 1969 à 2009, un livre sur le manga algérien réalisé par deux jeunes talents, la publication de l'œuvre d'un auteur camerounais dont le pays est à l'honneur à cette sixième édition, le quatrième ouvrage est la publication de deux auteurs africains avec ce titre « Malamine, un Africain à Paris ». Sur le plan international, cette sixième édition s'est affirmée par une remarquable participation étrangère notamment avec la présence de grands spécialistes de la bande dessinée venus de France et de Belgique. Particulièrement de la ville d'Angoulême, la Mecque européenne de la bande dessinée. Parmi les invités étrangers il ne faut pas omettre un grand maitre de la bande dessinée venu du Brésil, il se nomme Bira Dantas. Pour sa venue en Algérie, Bira Dantas a fait éditer spécialement une publication sur l'Algérie, écrite en portugais et en français. Il a en projet d'éditer une autre œuvre relatant son séjour en Algérie durant ce festival. Bira Dantas est universellement connu au Brésil où il contribue chaque mois par des illustrations de bandes dessinées dans le périodique mensuel « O Cometa » où apparait son personnage « Tatu Man », un citoyen simple cumulant les vices et les vertus populaires. Bira Dantas s'illustre encore par de nombreuses publications dont l'une porte le titre « O Inquilino » reflétant l'image du chien, le meilleur compagnon de l'homme. A ne pas omettre parmi les invités étrangers la forte participation de la délégation coréenne avec parmi eux, Lee Doo Ho, un membre influent dans le monde de la BD en Corée. Cette délégation coréenne a fait un excellent travail de formation durant les cinq jours du déroulement de cette présente édition du FIBDA.