Le Prophète (QSSSL) prit pour épouse Zeïnab bint Jahsh une année après son mariage avec Oum Salma. Celle-ci était la fille d'Ommiyya, fille de Abdou al-Muttalib et tante de l'Envoyé de Dieu. Elle s'appelait auparavant Barrah. Ce fut le Prophète (QSSSL) qui lui donna le nom de Zeïnab. Zeïnab eut pour premier mari Zayd Ibn El Harith, fils adoptif du Prophète. Il a été le premier en même temps qu'Ali à avoir embrassé l'Islam. Zayd issu d'une grande famille yéménite avait été capturé et asservi bien avant la révélation de l'Islam et acheté par Mohamed. Une fois retrouvé par sa famille, le jeune Zayd refusa de rejoindre son pays d'origine choisissant de rester avec l'Envoyé de Dieu. Il fut désormais appelé Zayd Ibn Mohamed. Quand le jeune homme a atteint l'âge du mariage, le Prophète (QSSSL) lui choisit Zeïnab bint Jahsh, la fille de sa tante paternelle. Celle-ci refusa. Les proches de Zeïnab ne pouvaient admettre qu'une femme noble puisse épouser un ancien esclave d'origine yéménite, devenu un protégé parmi tant d'autres. Persistant dans son refus, Zeïnab ne consentit à épouser Zayd qu'à la suite de la révélation du verset : “Au croyant, non plus qu'à la croyante, une fois que Dieu a tranché, avec Son Envoyé, sur un cas, il ne reste plus le choix sur leur propre cas. Qui se rebelle contre Dieu et Son envoyé se trouve dans l'égarement manifeste” (Coran 33.36) Ce n'est pas pour autant que la discorde et les disputes épargnèrent la vie du couple. Las de cette vie, Zayd alla trouver le Prophète (Qsssl) et lui fait part de la mésentente régnant dans son foyer et de son intention de se séparer de son épouse ne pouvant plus supporter son complexe de supériorité. Une fois le divorce consommé, le Prophète (QSSSL) épousa Zeïnab. Zeïnab ne pouvait que susciter la jalousie des autres épouses car, non seulement, elle était belle, mais aussi son mariage a été ordonné par Dieu et mentionné dans le Coran. Sa présence attisa la jalousie d'Aïcha. Elle ne pouvait rester insensible en voyant cette belle femme entrer dans la maison du Prophète. Cette jalousie était partagée par toutes les autres épouses, d'abord parce que Zeïnab était la parente de leur mari et aussi parce que c'était Dieu qui ordonna son mariage. D'ailleurs, elle-même ne manquait pas de dire : «Votre mari est mon parent et Dieu me maria à partir des sept cieux». Femme généreuse, honnête, fidèle en amitié, n'aimant pas le mensonge, Zeïnab faisait l'admiration des autres épouses, malgré cette jalousie. Elle fabriquait de ses mains des objets qu'elle revendait pour, ensuite, distribuer en aumône le produit de ses revenus. A la mort de son époux, la rivalité entre les épouses n'avait plus sa raison d'être. Aussi, s'adonna-t-elle à l'adoration du Tout-Puissant. Ainsi, elle se montra compatissante envers les croyants et, vis-à-vis de son Seigneur, d'une grande dévotion : prières et jeûnes. Lorsque Omar Ibn Khattab devint l'Emir des croyants, il envoya à Zeïnab un don de douze mille dirhams afin qu'elle puisse subvenir à ses besoins. Elle distribua cette somme d'argent entre les nécessiteux. Quant le calife apprit son geste généreux, il se rendit chez elle et lui remit encore mille dirhams. Elle répartit encore cet argent entre les pauvres, ne gardant pour elle aucun dirham. Quand la mort se présenta à elle, elle dit : « J'ai déjà préparé mon linceul. Si Omar, l'Emir des Croyants, m'envoie un autre, donnez en aumône l'un des deux. Si vous pouvez donner en aumône mon linceul, ce serait mieux pour moi».