« La mesure touchera non seulement les dispositifs Ansej et Cnac, mais également les banques telle la Badr », a précisé, jeudi dernier, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, dans un point de presse en marge de la cérémonie d'ouverture de l'année pédagogique à l'Institut national supérieur de la pêche et de l'aquaculture (INSPA) d'Alger. A cette occasion, il a réitéré la détermination de son département, ainsi que celle du gouvernement, à relier la formation à l'économie en facilitant aux nouveaux diplômés leur insertion professionnelle. Mais les porteurs de projet, tout en reconnaissant que des facilités ont été introduites ces derniers temps pour la concrétisation des investissement, déplorent toujours les lenteurs administratives. « Cela fait maintenant presque trois ans que j'ai déposé mon projet à l'Ansej, et ce n'est que dans trois mois que je recevrai mon bateau. Le gros problème qui s'est posé concerne la paperasse. Il y a un manque de coordination entre les administrations. Ce qui nous fait perdre du temps, voire nous décourage. L'Ansej, par exemple, exige des documents en cinq exemplaires alors que l'administration ne nous en fournit que trois », confie un porteur de projet. N'empêche, pour M. Ferroukhi, l'ambition est de faire de la pêche une économie solide. « Or, pour cela, nos élèves doivent être accompagnés sur le terrain pour qu'ils soient familiarisés avec des concepts tels que la commercialisation et l'exportation » a-t-il précisé, relevant qu'au cours de ces derniers mois, son département s'est attelé à mettre en place des formations qui répondent aux besoins du marché et à assurer également de meilleurs stages pratiques sur le terrain avec le renforcement prochain du nombre des bateaux- écoles dotés de tous les équipements nécessaires. Dans ce contexte, un partenariat a été signé, jeudi dernier, entre l'INSPA et l'Entreprise nationale de réparation navale (Erenav) ainsi qu'entre la Direction des ressources humaines (DPRH) et celle de l'industrie, petite et moyenne entreprises et de la promotion d'investissement (Dipmepi). Pour répondre aux exigences internationales, quatre centres de formation régionaux sur la sécurité marine (Alger, Cherchell, Aïn Temouchent et Collo) sont en cours de construction. « Nous avons signé une convention avec la Protection civile pour qu'elle nous accompagne dans cette formation », a indiqué le ministre. Ainsi, 700 sur 1.500 marins ont pu accéder, ces derniers mois, à cette formation qui les oblige à passer devant un jury pour valider leurs expériences professionnelles et obtenir leurs diplômes. Il s'agira aussi de multiplier les opérations de sensibilisation pour pousser les pêcheurs à adhérer à l'assurance d'une façon plus efficace. D'autant plus que le secteur est soumis quotidiennement à toutes sortes de risques. Les assureurs, cependant, selon le chargé de marketing de la Caat, ont du mal à convaincre les gens de la mer et les pêcheurs à couvrir leurs matériels et équipements, « la culture de l'assurance étant inexistante ».