Les députés ont entamé, hier, les débats sur la loi de finances pour 2014 présentée, dans la matinée, par le ministre des Finances, Karim Djoudi. Des élus du FLN ont fait des remarques pertinentes sur le projet en relevant certaines dispositions et faisant des suggestions soutenant le principe de la rigueur dans la gestion des finances publiques. Belgacem Belabès s'est interrogé sur l'existence d'une politique d'assainissement des finances publiques. « Plusieurs projets inscrits n'ont pas été réalisés. On aimerait savoir si le gouvernement a procédé à l'assainissement de ces situations ? », s'est-il demandé. Il a également relevé « l'annulation ou le report de projets sans aucune consultation préalable des autorités locales et des concernés ». Le même intervenant a interpellé le gouvernement pour créer un département ministériel du budget, dont la mission serait de contrôler les dépenses. Il estime que la partie qui décide des dépenses ne peut pas être juge et partie. Belgacem Belabès a émet le souhait de faire de 2014, l'année de la réduction de la facture d'importations, à travers la consultation des commissions chargées des finances, de l'agriculture et autres et en impliquant les départements ministériels concernés. « Il faut réduire cette facture en mettant en place une politique de substitution », a-t-il suggéré. Mahdjoub Bedda, du même parti, a appelé le gouvernement à la mise en place d'une flotte maritime algérienne. « 97% du transport maritime est assuré par des entreprises étrangères. La souveraineté nationale nous interpelle à réfléchir sérieusement sur cette question ». M. Bedda a appelé à la révision de la politique de transfert de service, notamment chez les concessionnaires automobiles, estimé à 5 milliards de dollars. « C'est un créneau qui n'apporte rien en matière de création d'emplois et de richesse. Les 134 concessionnaires recensés emploient 5.000 personnes seulement », a-t-il dit, plaidant pour le retour à l'importation des véhicules de moins de 3 ans « plus efficaces et moins coûteux ». Concernant le climat d'investissement, le même député a relevé le retard enregistré dans la réforme du système bancaire et financier. « Comment développer l'investissement en l'absence d'un système de payement électronique et d'un système de change légal ? », s'est-il interrogé. Naâmane Laouar, du MSP, a appelé à relever le seuil de référence du calcul de la loi de finances de 37 à 60 dollars. « C'est devenu une habitude mais qui n'a apporté aucune évolution », a-t-il indiqué. Il a également appelé à la révision de la gestion des réserves de change à travers l'engagement d'investissements à l'étranger. Il s'est aussi interrogé sur « les raisons de la dévaluation du dinar ». Lakhdar Benkhellaf, du Front pour la justice et le développement, abonde dans le même sens, en relevant « l'ambiguïté dans la référence retenue dans le calcul de la loi de finances dans la mesure où certains chapitres sont calculés sur la base de 37 dollars alors que d'autres le sont sur la base de 90 dollars ». Pour sa part, Djelloul Djoudi du Parti des travailleurs a appelé à la suppression des avantages accordés aux entreprises économiques du secteur privé. Il a demandé la création d'un fonds pour assurer les dépenses engendrées par l'application de l'article 87-bis engendrant une hausse du salaire de base. Un contrôle de l'application de la suppression de la taxe sur les aliments de volaille. Par ailleurs, la commission des finances et du budget de l'APN a proposé d'introduire des amendements dans les dispositions de cette loi, après avoir débattu du texte avec les parties concernées. Ainsi, elle suggère d'augmenter les dons octroyés par les grandes entreprises aux associations à caractère humanitaire et social à 100 millions de centimes. Sur la mesure prise par le gouvernement concernant la suppression de la taxe sur l'aliment de volaille, la commission a exigé la mise en place « d'un contrôle judiciaire sur l'application de cette mesure ». Une demande justifiée par « l'absence d'un véritable impact de cette mesure sur le terrain vu que les prix du poulet et des œufs n'ont pas baissé ». La commission a également soulevé le problème de la commercialisation des pièces de rechange automobiles, puisque la LF 2014 impose aux concessionnaires de créer une activité industrielle durant les trois prochaines années, faute de quoi, ils verront le retrait de leur agrément. La commission de finances et du budget suggère « de ne plus importer les produits qui seront fabriqués localement ».