Avant de se rendre à Amman, les enquêteurs ont passé deux semaines à Genève et Londres où ils ont rencontré des représentants turcs et israéliens. Desmond de Silva, ancien procureur au Tribunal spécial pour la Sierra Leone, Karl Hudson-Phillips, ancien juge de la Cour pénale internationale à La Haye et Mary Shanti Dairiam, ancien membre du Comité pour l'élimination de la discrimination contre les femmes, les trois experts de haut niveau chargés par Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le 2 juin dernier, d'«examiner» les attaques menées le 31 mai passé par les forces israéliennes contre la flottille d'aide humanitaire pour Gaza (9 morts parmi les passagers turcs) ont entamé hier leur enquête à Amman. Ils ont interrogé dans un grand hôtel quatre témoins qui étaient à bord de la lottille. Selon les Jordaniens, « les experts entendront, lors de leur séjour en Jordanie, le témoignage des 33 témoins». Avant de se rendre à Amman, les enquêteurs ont passé deux semaines à Genève et Londres où ils ont rencontré des représentants turcs et israéliens. Selon un communiqué du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, les témoins rencontrés à Ankara le 22 août ont fourni aux enquêteurs des informations de première main. Outre ces entretiens «riches», les experts techniques et juridiques qui ont accompagné cette mission qui ont eu des réunions avec des responsables du système judiciaire et de médecine légale, ont inspecté le navire Mavi Marmara. Cette mission internationale qui n'a pas reçu l'autorisation de se rendre en Israël - selon Benyamin Netanyahu les fusiliers marins de la marine de l'Etat hébreu se trouvaient en état de légitime défense lorsqu'ils ont tiré sur les activistes pro-palestiniens - est différente du panel de quatre personnalités (Geoffrey Palmer, ancien Premier ministre de Nouvelle-Zélande, Alvaro Uribe, Président sortant de Colombie, et deux représentants d'Israël et de la Turquie, Joseph Ciechanover et Ozdem Sanberk) créé début août par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Sous la pression des Etats-Unis, Israël a accepté de collaborer à cette enquête formée à New York qui se penchera sur les faits, les circonstances et le contexte de l'affaire et « donnera des recommandations pour prévenir d'autres incidents à l'avenir ».