« La bientraitance familiale : notre action. » C'est le thème d'une conférence organisée, hier, par SOS Village d'enfants Algérie au forum d'El Moudjahid pour dire stop à la violence et à la violation des droits de l'enfant. Pour dire aussi qu'il est urgent de se mobiliser autour de la promotion de relations positives et de bienveillance entre les enfants et leurs parents. Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de la célébration de la ratification de la convention des droits de l'enfant (20 novembre), a pour objectif d'attirer, une fois de plus, l'attention des parents, en premier lieu, et celle de ceux chargés de la prise en charge de l'enfance à travers les institutions publiques, les associations et la société en général. Avec tous les changements intervenus dans la société, beaucoup d'enfants se retrouvent aujourd'hui en situation de détresse, parfois sans aucune prise en charge. Afin de lutter contre ce phénomène qui a pris de l'ampleur, « il faut apprendre à gérer le conflit entre l'enfant et les parents de manière non violente », ont appelé les spécialistes. C'est cela la clef de l'apprentissage de la bientraitance, selon eux. La bientraitance est une approche préventive fondée sur la participation de l'enfant à toutes les décisions qui concernent son vécu, son avenir et qui vise à inculquer les bases éducatives à travers des mécanismes qui permettraient de le protéger en permanence. Elle est initiée en direction des parents en détresse afin de sauvegarder le lien familial entre eux et leurs enfants et diminuer ainsi le risque d'abandon des enfants par les parents. Autrement dit, il s'agit de renforcer les capacités de la famille afin qu'elle puisse prendre en charge sa progéniture de manière efficace et adéquate en tenant compte de toutes les étapes de son développement. C'est ce qu'ambitionne, justement, le programme de renforcement familial de SOS Village d'enfants de Draria qui intervient non seulement au profit des enfants vivant dans le village mais également au sein des familles qui sont en détresse et dont les enfants courent le risque de se retrouver livrés à eux-mêmes, d'être la proie de tous les vices et autres problèmes de la vie engendrés par la nucléarisation de la famille. « Aucune violence à l'encontre des enfants ne peut être justifiée et toute violence à l'encontre des enfants peut être prévenue. » Ces propos révèlent tout l'intérêt qu'il faut accorder à l'enfant et à sa protection en toute circonstance. 402 enfants qui courent le risque de perdre la prise en charge familiale ont été identifiés avec la collaboration de tous les acteurs sociaux, selon Malika Aït Si Ameur, psychologue au centre SOS Village d'enfants de Draria qui plaide pour l'obligation de signalement des enfants en détresse afin de briser le silence sur les violences subies par les enfants. Selon Gérart Aissa Ruot, représentant de SOS Village d'enfants en Algérie, 33% des enfants placés dans ce village sont en danger moral et 56% ont été retirés de leur famille sur décision du procureur de la République.