Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement a inauguré, hier, la deuxième édition du Salon national inversé de la sous-traitance qui se tient du 2 au 5 décembre à la Safex, Pins maritimes (Alger). Cette manifestation est une occasion de « mise en contact des sous-traitants avec les fabricants » et pour surtout « favoriser des partenariats entre eux car il est probable qu'il y ait des pièces importées par certaines entreprises alors qu'elles sont produites localement », a fait remarquer Amara Benyounès qui s'est entretenu avec plusieurs exposants, tels les sociétés de production industrielle de l'armée, BCR (Boulonnerie Coutellerie et Robinetterie), le groupe des cimenteries (Gica), les Fonderies algériennes, l'entreprise Enie (électroménager). Il a encouragé ces derniers à développer un grand réseau de sous-traitance. Ils lui ont fait savoir qu'ils « produisaient selon les normes » et peuvent « contribuer à la réduction de la facture d'importation et développer l'intégration nationale », à condition de « les soutenir davantage et surtout de les protéger de la concurrence déloyale ». Selon les organisateurs, « le concept de salon inversé est différent du salon classique pour la simple raison que là, les exposants sont les acheteurs qui exposent leurs besoins en achats de produits, fournitures ou services. Les vendeurs viennent en visiteurs pour prendre connaissance des besoins des acheteurs et tenter d'y répondre ». Autre caractéristique de ce type de salon de la sous-traitance inversé : il est réservé « exclusivement aux industriels et prestataires de services nationaux, n'acceptant aucune présence directe ou indirecte d'entreprises ou de fournisseurs étrangers ni en qualité d'exposant ni en qualité de visiteur ». Il permet, entre autres objectifs, à un maximum de donneurs d'ordre et de receveurs d'ordre algériens de « se rencontrer, contribuer à la substitution de la production nationale aux importations, d'accroître l'intégration industrielle nationale par le développement de la sous-traitance... ». Selon des statistiques douanières, le montant de la facture d'importation de pièces et composants destinés à l'outil national est passé de 1,5 milliard de dollars en 2005 à 6,2 milliards de dollars en 2012. Sonatrach, 10 à 15% des besoins assurés par la sous-traitance Parmi les grandes entreprises présentes à cette édition, et qui ont un carnet de commandes bien garni, Sonatrach et ses filiales. Selon un responsable à la direction technique du groupe, le plan de maintenance de cette dernière (sans les filiales) dispose « d'une enveloppe de 120 à 130 millions de dollars environ (...). La part qui revient à la commande locale est autour de 10 à 15% ». Un chiffre que « l'on voudrait voir augmenter », si les fabricants peuvent répondre « aux exigences et cahier des charges », ajoute ce responsable. Ce sont les mêmes réponses que donnent les autres opérateurs, que ce soit la Seaal, l'Office national de l'assainissement où l'on explique que « les textes, à travers la préférence nationale et la procédure du gré à gré, vont dans ce sens ». La Société nationale des véhicules industriels (SNVI), grand donneur d'ordre, « dispose depuis plusieurs années d'un vaste réseau de sous-traitants estimé à 250 fournisseurs », selon son P-DG, Tazarouti. Plusieurs autres entreprises ont montré de réelles disponibilités en la matière dans la fabrication de pièces nobles, tels les moteurs et boîtes à vitesses. C'est le cas de la société German, issue du groupe ENTP (complexe chariots-pelles et grues) d'Aïn Smara, à Constantine. C'est aussi le cas des sociétés dépendant du ministère de la Défense nationale, à l'image des sociétés de maintenance aéronautique et de la Société de réparation navale. Des journées techniques sont prévues lors de ce salon où l'on compte aborder la problématique du code des marchés publics, plus exactement les aspects sous-traitance et préférence nationale, les contrats de sous-traitance, les normes, comme « atout pour la diversification des activités de sous-traitance. »