L'Agence nationale de développement des investissements (Andi), les donneurs d'ordre et les sous- traitants sont convaincus du large succès enregistré par le premier Salon national inversé de la sous-traitance (SNIST1) en termes de projets de réalisation des pièces de rechange et de services, conclus entre les entreprises exposantes et les sous traitants. Les uns et les autres ont exprimé, jeudi, jour de la clôture, un engouement sans précédent pour ce type de manifestation. La directrice de promotion des investissements à l'Andi, Yasmina Benmayouf, est ainsi convaincue des enjeux de ce carrefour d'Alger 2011, riche en manifestations d'intérêts et d'offres de services. Une trentaine de fiches avec 3 ou 4 projets de réalisation de pièces de rechange et des services ont été enregistrées auprès de l'Andi, selon la directrice de la promotion des investissements à l'audi. Ce qui implique au total une centaine de projets d'investissement conclus durant cette manifestation foncièrement économique, selon Mme Sabouni, chargée de la communication à l'Andi. Incontestablement cette rencontre entre les donneurs d'ordre et les sous-traitants a dévoilé la face cachée des capacités de développement de l'industrie algérienne en termes certes des besoins exprimés par les grandes entreprises nationales comme la Sonatrach, SNVI, Saidal, Eniem et Air Algérie, mais aussi et surtout en termes de savoir- faire des entreprises algériennes qui sont disposées à relever le défi de la fabrication des pièces de rechange en Algérie. La réduction de la facture des importations, estimée à 3 milliards de dollars par an n'est plus une vue de l'esprit mais une réalité qui se confirmera pour peu que les pouvoirs publics accompagnent cet effort de la sous-traitance algérienne. L'essor du marché de la sous- traitance est finalement possible localement et propice au développement des investissements entre opérateurs économiques algériens. Cet événement de l'année 2011 dont les exposants et les sous -traitants revendiquent le renouvellement, au moins une fois par an, a permis de faire connaître les opérateurs algériens entre eux et de découvrir surtout leur savoir faire dans les systèmes de fabrication des pièces de rechange qu'elles soient mécaniques ou en plastique. C'est une première en Algérie qui pourrait se passer de fournisseurs étrangers pour de nombreux produits ou de services, pour peu que les pouvoirs publics accompagnent les sous-traitants algériens en termes notamment d'accès au foncier pour les besoins d'expansion des PME et de facilités douanières et fiscales. C'est ainsi que M. Bentouati Mohamed, manager de Garniflex (PME spécialisée dans la fabrication des pièces industrielles et la maintenance) s'est exprimé pou aborder les vrais enjeux de la sous-traitance qui, selon lui, est la seule alternative pour réduire la lourde facture des importations. Cette entreprise d'essence familiale située à Blida sous-traite actuellement au profit des grandes sociétés publiques comme la SNVI, la SNTA, SAIDAL, Gipec et Bcr. "Nous sommes satisfait de ce Salon parce que nous avons réalisé 6 contacts fructueux en termes de fabrication de pièces de rechange qui sont pour l'instant importées soit de Suisse, de France ou d'Allemagne", a-t-il déclaré, mettant en valeur les capacités de son entreprise pour la réalisation de ces pièces selon des normes internationales. Garniflex qui emploie pour l'instant 16 travailleurs réalise déjà depuis un mois, dit-il, une pièce mécanique de rotation au profit d'un camion de la SNVI. A propos de l'acquisition du savoir faire dans ce domaine par cette PME, le jeune manager passionné par ce qu'il fait et les résultats obtenus au bout de la chaîne explique la procédure. "J'ai envoyé en Allemagne mes quatre enfants chez le groupe Bayer, pour faire des formations nécessaires à l'entreprise", explique-t-il, ouvrant la voie de la réussite et de la maîtrise des nouvelles technologies de fabrication. L'entreprise réalise ainsi des produits sur commande dans les domaines de la mécanique, le plastique, le bois, la papiterie et de l'impression. "Nous faisons aussi le revêtement des cylindres en caoutchouc pour les arts graphiques" a indiqué M. Bentouati qui regrette néanmoins, que les pouvoirs publics ne suivent pas ses efforts dans le développement industriel. "Par rapport à la décision du 22 février dernier prise en Conseil des ministres, nous aurions aimé bénéficier d'un marché de gré à gré pour permettre d'une extension de notre entreprise. De 16, nous pourrions dans ce cas recruter jusqu'à 35 ouvriers et plus ", souhaiterait ce manager qui met l'accent sur l'importation d'autres machines en cas d'accès à une assiette de terrain. Il est ainsi disposé à augmenter sa gamme de production de pièces de rechange qui sont actuellement importées. Faut-il souligner que la SNVI a contracté plus de 50 projets d'investissement dans la sous-traitance des pièces de rechange exposées à cette occasion à la vue des visiteurs professionnels et des sous-traitants. "Nous comptons conclure au minimum, dans les jours qui viennent, une vingtaine de projets de partenariat" a-t-il ajouté à la fin de l'entretien accordé à notre quotidien.