À l'occasion du 57e anniversaire de la radio secrète d'Algérie et de la récente inscription de l'Imzad au patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco, un concert du groupe « Imzad » sera donné le mardi 17 décembre à la salle Ibn Khaldoun. « L'Algérie, et particulièrement la radio algérienne, célèbre, chaque 16 décembre, la création de sa première radio, secrète à l'époque, puisqu'encore sous la colonisation », affirme Mourad Ouadahi, directeur de la radio Jil Fm. Cette manifestation est initiée par la radio algérienne, l'établissement Arts et Culture, l'association Sauver l'Imzad et l'agence Think Box. Le groupe Imzad animera la soirée qui coïncidera avec la sortie de son deuxième album. Originaire de Tamanrasset, le groupe prône la paix et le dialogue entre les peuples à travers la musique. La première partie de la soirée sera animée par d'autres artistes algériens, à l'image de Kawther Meziti, Sido La Dose et Linda Blues. L'ouverture des portes se fera à 18h et l'accès est fixé à 500 DA. L'Imzad, vieille monocorde ancestrale jouée et fabriquée exclusivement par les femmes touarègues, a été classée par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui tient sa 8e session à Bakou (Azerbaïdjan) du 2 au 7 décembre. Ce classement intervient après le dépôt, par l'Algérie, d'un dossier international en son nom propre ainsi qu'au nom du Mali et du Niger qui partagent avec l'Algérie ce patrimoine. L'inscription de l'Imzad implique aussi le classement des traditions orales et de la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel, tout en incluant l'aspect festif et artisanal. Ce legs mémoriel, commun à toute la société touaregue, a pratiquement disparu dans les pays voisins de l'Algérie, notamment au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Tchad (autres pays qui partagent cet héritage) où il ne reste plus que quelques joueuses connues. Une opération d'inventorisation, d'enregistrement et de traduction des poèmes de l'Imzad est menée depuis quelques années par l'Officie du parc national de l'Ahaggar (Tamanrasset), préalablement au dossier de classification présenté à l'Unesco, en collaboration avec le CNRPAH (Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique). L'Unesco avait déjà classé, sur la même liste représentative, l'Ahalil du Gourara, genre musical mystique de sud algérien en 2008, ainsi que le costume nuptial de Tlemcen (Ouest) en 2012. Par ailleurs, l'organisation internationale a également adopté, lors de sa 37e session, en novembre 2013, la création d'un Centre international à Alger pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel d'Afrique. Ce centre devra faire l'objet d'un accord final entre le gouvernement algérien et l'agence onusienne. Le futur organisme aura, notamment, à mener des travaux de recherche et de compilation sur le patrimoine immatériel hérité des cultures africaines, et d'organiser des colloques au niveau africain à ce sujet. Le patrimoine culturel immatériel de l'humanité comprend les pratiques, les représentations, les expressions, les connaissances et le savoir-faire, ainsi que les instruments, objets, et espaces culturels qui leur sont associés et que les communautés reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel.