Un hommage particulier a été rendu au regretté historien Abou El Kassem Saâdallah par Ahmed Madi, président du SNEL (syndicat national des éditeurs du livre) et commissaire du 11e salon national du livre. « L'Algérie vient de perdre un de ses éminents hommes de savoir, le cheikh des historiens algériens. Homme de lettres et historien, Saâdallah a été un grand chercheur sur l'histoire de l'Algérie et a publié une œuvre en trois tomes sur le Mouvement national algérien, un ouvrage en quatre volumes sur les recherches et opinions sur l'histoire de l'Algérie, et un livre « Conférences sur l'histoire de l'Algérie moderne », une référence en matière de recherches sur l'histoire du pays. Ayant entamé son parcours académique en 1967, il avait assuré près de 22 spécialités d'enseignement en histoire aux étudiants en post-graduation et graduation, au niveau de neuf établissements universitaires, dont 3 universités en tant que maître de conférence permanent et au niveau de six autres en tant que professeur-visiteur. Le défunt a enrichi la bibliothèque algérienne d'un apport scientifique et académique constitué de cinq ouvrages totalisant 19 volumes, versés notamment dans l'histoire de l'Algérie et à la satisfaction des chercheurs et universitaires. L'historien a aussi à son actif trois manuscrits, trois traductions d'ouvrages de l'anglais vers l'arabe, 5 livres biographiques d'éminents hommes de savoir et 5 publications littéraires (poèmes, romans, contes et essais). Le défunt avait aussi de très nombreuses contributions dans les journaux, revues et périodiques spécialisés, estimées à plus de 70 articles de presse et 87 études sur des thèmes divers, en plus d'être l'auteur d'une vingtaine de livres d'histoire et de littérature et d'avoir pris part à plus d'une quarantaine de conférences. « Le défunt a consacré une bonne partie de son temps à approfondir la recherche et les écrits dans le domaine des études historiques, notamment l'histoire culturelle de l'Algérie, fort de la conviction que la connaissance de l'histoire des Nations est le prélude à l'essor de la société dans tous les domaines », s'accorde à dire M. Ahmed Madi. Et d'ajouter : « Il a légué une méthodologie de recherche scientifique de travail de terrain, basée sur le sérieux et l'intégrité scientifique, qu'il appartient à tout chercheur de s'en inspirer ». Abou El-Kassem Saâdallah est né en 1930 dans la commune de Guemmar (El-Oued) et a suivi ses études à la Zitouna (Tunisie) entre 1947 et 1954, où il apprit le Saint Coran et les fondements des sciences (religion, langue et fikh), avant de commencer à publier ses écrits dans la revue El-Bassaïr, organe de l'association des Ouléma musulmans algériens, où il était connu sous le nom de jeune critique. Il obtient son diplôme de magister en 1962 au Caire (Egypte) et son doctorat en histoire moderne et contemporaine en 1965 à l'université de Minnesota (USA).