L'un des plus éminents hommes de savoir algérien, le Dr Abou El-Kassem Saâdallah, est décédé vendredi dernier à l'âge de 83 ans suite à une longue maladie. A l'annonce de cette tragique nouvelle, la sphère culturelle a été plongée dans une profonde tristesse face à la disparition de cet homme qui a écrit l'histoire de l'Algérie en lettres d'or. Homme de lettres et historien, feu Saâdallah a été un grand chercheur sur l'histoire de l'Algérie et a publié une œuvre en trois tomes sur le Mouvement national algérien, un ouvrage en quatre volumes de Recherches et opinions sur l'histoire de l'Algérie, et un livre intitulé Conférences sur l'histoire de l'Algérie moderne, une référence en matière de recherches sur l'histoire du pays, selon des sources historiques et littéraires. L'histoire culturelle de l'Algérie est une œuvre littéraire et historique, composée de neuf tomes, à travers lesquels le défunt a traité du développement de la pensée littéraire algérienne, influencée par les nombreuses civilisations ayant jalonné l'histoire de l'Algérie, en plus de recherches sur la présence coloniale française, de plus de 132 ans, en Algérie. Ayant entamé son parcours académique depuis 1967, il a assuré près de 22 spécialités d'enseignement en histoire aux étudiants en post-graduation et graduation, au niveau de neuf établissements universitaires, dont 3 universités en tant que maître de conférences permanent, et au niveau de six autres en tant que professeur-visiteur. Il est aussi le premier algérien à être titulaire d'un doctorat. Le défunt a enrichi la bibliothèque algérienne d'un apport scientifique et académique constitué de cinq ouvrages totalisant 19 volumes, traitant notamment de l'histoire de l'Algérie, à la satisfaction des chercheurs et universitaires. L'historien a aussi à son actif trois manuscrits, trois traductions d'ouvrages de l'anglais vers l'arabe, 5 livres biographiques d'éminents hommes de savoir et 5 publications littéraires (poèmes, romans, contes et essais). Le défunt a aussi de nombreuses contributions dans des journaux, revues et périodiques spécialisés, estimées à plus de 70 articles de presse et 87 études sur des thèmes divers, en plus d'être l'auteur d'une vingtaine de livres d'histoire et de littérature et d'avoir pris part à plus d'une quarantaine de conférences. Abou El-Kassem Saâdallah est né en 1930 dans la commune de Guemmar (El-Oued) et a suivi ses études à la Zitouna (Tunisie) entre 1947 et 1954, où il apprit le saint Coran et les fondements des sciences (religion, langue et fikh), avant de commencer à publier ses écrits dans la revue El-Bassaïr organe de l'Association des Ouléma musulmans algériens, où il était connu sous le nom de «jeune critique». Il obtient son diplôme de magister en 1962 au Caire (Egypte) et son doctorat en histoire moderne et contemporaine en 1965 à l'université du Minnesota aux Etats-Unis. Le défunt a été inhumé à Guemmar. W. S. M.