50% des demandeurs de foncier industriel sont animés par un esprit spéculatif et non pour créer des activités. 10 à 15% seulement du foncier industriel sont exploités à ce jour, soit moins de 15.000 hectares sur les 35.000 recensés. Au niveau de la capitale, 160 lots industriels sont inoccupés alors que 130 sont simplement clôturés. Les zones industrielles sont plus utilisées comme lieux de stockage que d'unités de production. 38% des projets d'investissement sont rejetés par le Calpiref (Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier). Ce sont là, entre autres, les problèmes pris en charge par le groupe de travail sur le foncier industriel mis en place il y a quelques semaines sur instruction du Premier ministre, et dont les premiers résultats ont été débattus hier au ministère de l'Industrie et la Promotion de l'investissement, en présence du ministre Amara Benyounès. D'emblée, le ministre a rappelé une évidence : « nous avons des problèmes dans la gestion du foncier industriel. Le Calpiref notamment qui traite les projets industriels d'une façon administrative. C'est ce qui explique le rejet des dossiers. Je compte signer un arrêté pour prolonger le délai de réalisation des projets ». De ce fait, il a annoncé la révision des fonctions de ce Comité de sorte à ce que les rejets des projets soient une exception. Et justement, la mission du groupe de travail est d'arrêter une stratégie pour faciliter l'accès notamment au foncier et ce, par la mise en place d'une banque de données et la réduction des redevances locatives à 1,66% de la valeur vénale au lieu de 5% actuellement. « Pour ce qui est du foncier inexploité, au niveau des zones industrielles notamment, des textes législatifs et réglementaires sont nécessaires pour sa mise en exploitation », a estimé le président du groupe de travail, Medjoub. Le directeur du développement des investissements au ministère, Hamou, a fait savoir qu'un dispositif réglementaire a été mis en place pour régulariser la situation des 174 unités implantées sans documents dans les zones industrielles et en milieu urbain. La directrice de l'Aniref, Moukrani, a souligné, pour sa part, l'urgence d'équilibrer entre l'offre et la demande. A propos de l'offre, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a appelé à ce qu'elle soit ouverte au privé afin de détecter le foncier d'une façon plus rapide et le proposer aux industriels. « Cela contribue à casser les prix spéculatifs du foncier. Il est nécessaire aussi de fixer des délais durant lesquels les promoteurs doivent lancer leurs activités. Sans quoi, les pouvoirs publics auront le droit de récupérer les assiettes », a-t-il suggéré. Le représentant de la Confédération générale des entreprises algériennes a estimé nécessaire d'établir des cahiers de charges précis afin d'empêcher que le foncier industriel ne soit détourné de sa mission originelle. Le directeur du foncier au ministère de l'Agriculture et du Développement rural a mis l'accent sur les sites industriels bloqués car se trouvant sur des périmètres agricoles. Tout cela sera pris en compte par le groupe de travail avant de soumettre les propositions au gouvernement. « Mais la priorité pour nous, c'est de mettre en exploitation l'excédent foncier et réduire les prix du foncier qui est largement au-dessus des équipements industriels. Ce qui est anormal », a conclu le ministre.