Pour la première fois depuis le lancement des négociations, le 22 janvier dernier, dans la capitale suisse, la délégation syrienne a donné son accord pour discuter, « point par point » et « avec certains réserves » le communiqué final de la conférence de Genève I (juin 2012) prévoyant notamment la mise en place d'un organisme de transition. L'opposition a salué un « pas en avant » dans les discussions. « Pour la première fois, nous sommes en train de parler de l'autorité gouvernementale de transition pour mettre un terme à la dictature et mettre fin aux combats et à la misère en Syrie », a déclaré Louai Safi, un membre de l'opposition. Cette première « percée » dans les pourparlers intervient alors que les émissaires du président Bachar al-Assad dénonçaient la décision des Etats-Unis d'armer les rebelles. Damas y voit une tentative pour saborder la perspective d'un règlement politique à la crise. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal al-Miqdad, a affirmé que la décision américaine « est le cadeau offert à la conférence de Genève II pour la mettre en échec ». La délégation du gouvernement a proposé, via le médiateur international, un projet de communiqué évoquant l'arrêt de la violence et du terrorisme, en exécution de Genève I, « mais cette proposition a été refusée par la coalition, ce qui donne la preuve qu'elle ne veut pas une solution politique », regrette Damas. La conseillère politique et médiatique à la présidence, Boutheina Chaabane, a réfuté les allégations américaines sur les présumées « armes non létales », précisant que toutes les armes arrivées aux terroristes sont létales et parviennent aux organisations de l'Etat islamique en Irak et au Levant et au Front al-Nosra. « La reprise des livraisons d'armes létales et non létales dans cette région augmente le risque existant de la dissémination de ces armes entre de mauvaises mains », met en garde le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov.