Les préparatifs s'accélèrent en vue de la tenue, en juin à Genève, d'une nouvelle conférence internationale visant à mettre fin au conflit en Syrie, avec des réunions lundi à Bruxelles et Paris au lendemain de l'annonce par Damas de sa participation. De son côté, la Coalition nationale de l'opposition syrienne a connu un sérieux revers dans ses efforts d'unification des opposants au régime de Damas avec le fiasco tôt lundi d'un vote sur son élargissement à de nouveaux membres, qui laisse planer le doute sur sa participation à la conférence internationale de paix. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a exprimé l'espoir de faire avancer le projet de conférence, baptisée Genève-2, lors d'une rencontre qu'il aura lundi soir à Paris avec ses homologues américain et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov dont le pays est le principal allié du régime de Damas. "Il semble que du côté du régime de Bachar al-Assad certains noms ont été avancés" pour représenter Damas à la table des négociations, a déclaré dimanche M. Fabius à des journalistes, indiquant attendre que l'opposition "puisse faire de même". Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a annoncé en Irak "notre décision de principe de participer à la conférence internationale" de Genève-2, estimant que cette conférence, initiée par Washington et Moscou qui souhaitent voir régime et opposition se rencontrer en juin, "sera une bonne occasion de trouver une solution politique à la crise en Syrie". L'annonce a été jugée insuffisante par l'opposition, qui a sommé Damas de clarifier sa position sur un départ du président Assad. "Le régime n'a pas encore dit qu'il (Assad) était prêt à partir", a souligné le porte-parole de la Coalition de l'opposition, Louay Safi. Réunie depuis jeudi à Istanbul, la Coalition n'est pas parvenue dimanche à surmonter ses divisions pour adopter une position claire sur ces négociations et doit poursuivre ses débats lundi. Après quatre jours de pourparlers difficiles à Istanbul pour définir une liste de 22 nouveaux entrants, les membres de la Coalition, qui constitue le principal groupe de l'opposition syrienne, ne sont parvenus à ratifier l'accession que de huit d'entre eux, a affirmé à la presse Khaled Saleh, un porte-parole de l'organisation. Plusieurs opposants s'interrogeaient sur les conséquences de ce vote, qui confirme les divisions existant au sein de l'opposition syrienne alors que, parallèlement au dîner de travail qu'auront MM. Fabius, Kerry et Lavrov à Paris, un autre rendez-vous majeur pour son avenir est prévu lundi à Bruxelles. Les ministres européens des Affaires étrangères, divisés depuis des mois sur la livraison d'armes aux rebelles, se retrouvent pour reparler de ce très sensible sujet. Les Européens doivent également discuter du renouvellement de leurs sanctions contre le régime syrien, dans lequel figure l'embargo sur les armes, qui expirent le 31 mai à minuit. L'organisation humanitaire Oxfam a estimé qu'une levée de l'embargo pourrait avoir des "conséquences dévastatrices" pour la population civile. Cela "serait irresponsable et pourrait saborder la fragile lueur d'espoir qu'offre le sommet américano-russe".