L'amélioration de la situation sécuritaire à Ghardaïa ne peut se faire sans l'engagement et l'implication réelle de l'ensemble du tissu associatif et des acteurs concernés, a affirmé, jeudi dernier, le wali de Ghardaïa. La lutte contre la violence et les actes de vandalisme exigent une approche basée sur la sensibilisation et le renforcement du partenariat avec la société civile, les sages et les imams, a souligné Mahmoud Djemaâ à la presse à l'issue d'un cycle de rencontres sur la sensibilisation contre les actes de violence dans la région, organisé avec les sages, les imams et les représentants des associations de quartier des communes de Ghardaïa, Berriane et Guerrara, marquées dernièrement par des échauffourées. Félicitant les membres du mouvement associatif, les sages et les imams de la région de Ghardaïa pour leur contribution au retour au calme, le wali a exhorté les partenaires sociaux à trouver des solutions immédiates par la mise en place de passerelles de communication directe avec les jeunes pour éradiquer toutes formes de violence. « Trouver des solutions immédiates pour empêcher d'autres violences est une nécessité mais trouver des remèdes, des idées pour une véritable politique de prévention est un devoir », a-t-il soutenu. Il faut instaurer une approche participative avec l'ensemble des acteurs de la société, notamment les jeunes, pour remédier aux différents problèmes, a-t-il estimé, avant d'ajouter que « c'est dans cette perspective que nous devons travailler avec l'ensemble des partenaires, à travers la mise en œuvre d'actions communes pour impacter de manière positive les jeunes de Ghardaïa ». Parlant des indemnités et des aides aux citoyens sinistrés affectés par les échauffourées, marquées par l'incendie de plusieurs locaux commerciaux et d'habitations, le wali a expliqué aux acteurs sociaux que des brigades composées d'agents de l'Etat et d'experts des services de contrôle technique des constructions, en collaboration avec les comités de quartier et les élus locaux, recenseront les véritables sinistrés pour bénéficier d'aide ou d'indemnités. Plusieurs imams, notables et sages de la région ont indiqué à l'APS qu'« il est désolant de vivre les événements de Ghardaïa qui n'ont rien à voir ni avec les traditions et coutumes de la région et encore moins avec notre religion, l'Islam, et ses nobles valeurs ». Ces acteurs sociaux ont été également unanimes à appeler les citoyens de la wilaya de Ghardaïa « à la vigilance, à la tolérance et à la cohabitation dans le respect mutuel ». De leur côté, des universitaires approchés par l'APS ont souligné que la problématique de la violence est multisectorielle et fait appel à plusieurs acteurs sociaux dont l'implication est indispensable et demeure le seul moyen de juguler ce phénomène social. La lutte contre la violence n'est pas l'affaire des seuls services de maintien de l'ordre, mais de tous les acteurs de la société, en premier lieu la famille, estime un sociologue connaisseur de la région. Ces cycles de rencontres, instaurés par le premier responsable de la wilaya, visent en premier lieu à conforter les citoyens dans le but de relancer le développement de l'économie locale à la faveur du retour au calme dans les différentes communes de la wilaya.