La deuxième session de négociations, dans le cadre de la conférence de paix Genève-2, entre le gouvernement syrien et l'opposition, a débuté, hier, dans la capitale suisse, sous l'égide du représentant conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi. Le diplomate algérien a rencontré, dans la matinée, la délégation de l'opposition avant de s'entretenir avec celle du gouvernement dirigée par le chef de la diplomatie, Walid al Mouallem. Les deux parties doivent se retrouver, aujourd'hui, à la même table autour d'un document élaboré par M. Brahimi. Il s'agit d'une nouvelle feuille de route s'articulant autour de plusieurs questions fondamentales (arrêt des violences, mise en place d'une entité gouvernementale provisoire, démarche visant le lancement d'un processus de réconciliation nationale). L'émissaire international a promis un dialogue « plus structuré », au cours de ce nouveau round, qui doit s'achever vendredi prochain. La délégation officielle a proposé un projet de communiqué condamnant le massacre commis à Maan dans la banlieue de Hama, en exhortant les Nations unies à prendre une position claire par rapport à cette tuerie, et obliger les pays soutenant le terrorisme à arrêter cette politique en exécution des résolutions du Conseil de sécurité. Côté américain, la sous-secrétaire d'Etat américaine, Wendy Sherman, a été désignée pour coordonner les négociations intersyriennes, en remplacement à l'ambassadeur US à Damas, Robert Ford, démissionnaire. Mme Sherman devrait rencontrer à Genève le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. Sur un autre plan, à la fois humanitaire et diplomatique, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé, hier, que la France, en liaison avec d'autres pays, compte déposer un projet de résolution au Conseil de sécurité pour exiger des accès humanitaires aux populations civiles dans les villes syriennes assiégées. « Il est absolument scandaleux que l'on discute depuis pas mal de temps et que l'on continue à affamer les populations tous les jours », a-t-il dénoncé. A Homs, une première évacuation de civils a eu lieu dimanche dernier. 600 personnes ont été évacuées par l'ONU des quartiers aux mains des rebelles, malgré des violences qui ont perturbé cette première opération humanitaire du genre en 20 mois.