L'émissaire spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi, prépare activement la conférence sur la Syrie prévue le 22 janvier à Genève La conférence de paix internationale destinée à trouver une solution politique au conflit syrien, dite Genève 2, se tiendra le 22 janvier prochain, a annoncé hier l'ONU. «Le secrétaire général des Nations unies réunira la Conférence de Genève sur la Syrie à Genève le mercredi 22 janvier, amenant à la table de négociation à la fois le gouvernement syrien et l'opposition pour la premier fois depuis le début du conflit», indique le porte parole de M.Ban Ki-moon dans un communiqué. «Nous irons à Genève avec une mission d'espoir. La Conférence de Genève est le moyen pour parvenir à une transition pacifique qui répond aux aspirations légitimes de tout le peuple syrien pour la paix et la dignité et qui garantit la sécurité et la protection pour toutes les communautés en Syrie», a ajouté le porte-parole. Il rappelle que l'objectif est la mise en oeuvre du plan du 30 juin 2012. Il avait été laborieusement adopté par les grandes puissances et les pays voisins de la Syrie lors d'une première conférence à Genève, sans participation syrienne, puis confirmé par la résolution 2118 du Conseil de sécurité en 2013. Il n'a jamais été mis en oeuvre et il avait été jusqu'à maintenant impossible de trouver un accord pour Genève 2. Il s'agit d'établir «sur la base du consentement mutuel d'un organe de gouvernement de transition avec les pleins pouvoirs exécutifs, y compris sur les organes militaires et de sécurité», affirme le communiqué de l'ONU. M.Ban Ki-moon appelle les participants syriens à venir «en ayant clairement compris que c'est l'objectif» de la Conférence. Il appelle également les pays participants à «manifester leur soutien à des négociations constructives». «Le conflit en Syrie n'a que trop duré. Il serait impardonnable de ne pas saisir cette opportunité pour mettre fin aux souffrances et aux destructions qu'il a causées», déclare le secrétaire général de l'ONU. La conférence de paix internationale, dite de Genève 2, est censée rassembler régime et opposition à une même table de négociations pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 120.000 morts en deux ans et demi, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le communiqué de l'ONU mentionnant 100.000 morts. Elle a été maintes fois reportée. Si régime et opposition ont donné leur accord de principe pour participer à cette réunion, chacun pose des conditions que l'adversaire juge rédhibitoires. L'émissaire de l'ONU et de la Ligue Arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi, qui prépare la conférence, a retrouvé hier matin à Genève les vice-ministres des Affaires étrangères russes Guennadi Gatilov et Mikhaïl Bogdanov et la sous-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman. Une des questions qui devra être réglée est la forme que pourrait prendre la participation à la conférence de l'Iran et de l'Arabie saoudite, qui soutient l'opposition. «Il pourrait y avoir un compromis par lequel l'Iran et l'Arabie Saoudite participent aux réunions en marge de la conférence, mais pas aux discussions elles-mêmes», a commenté un haut responsable occidental. La conclusion d'un accord dimanche sur le nucléaire iranien, même si officiellement les deux questions ne sont pas liées, pourrait aider à trouver une formule pour associer l'Iran, indique-t-on de source diplomatique occidentale à Genève. Samedi, M.Brahimi a profité des négociations sur le nucléaire iranien pour s'entretenir rapidement avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Il s'est aussi entretenu avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif. Si l'opposition syrienne, extrêmement divisée sur le sujet, a annoncé son accord pour participer à des négociations de paix, elle a posé comme condition que le président Bachar al-Assad quitte le pouvoir et soit exclu de toute phase transitoire. Le régime syrien exclut, lui, tout départ de M. Assad. «La question de savoir si Assad compte envoyer une délégation à Genève qui aura un pouvoir décisionnel est encore en suspens», a expliqué un diplomate de l'ONU. Le texte adopté lors de la conférence de «Genève 1» ne spécifiait pas explicitement le sort du président Bachar al-Assad.