Le monde a connu, à la fin du siècle dernier et jusqu'au début du XXIe siècle, des changements accélérés qui ont touché toutes les structures. Les individus et les groupes ont muté d'une façon radicale, rendant difficile la remémoration des évènements, des idées et des inventions récentes. La rapidité et l'étendue de ces changements apparaissent à tous les niveaux, national, régional et international. Le monde est devenu un réseau imbriqué de relations causatives où il est difficile de séparer la cause de son effet et de distinguer entre la cause et le résultat ». Ce sont là quelques idées développées dans le dernier livre du docteur Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, président de l'APN, intitulé : « Introduction à l'étude de la nouvelle structure mondiale », paru aux éditions Anep. Le livre a été présenté, hier, par Azzedine Mihoubi, président du Haut-Conseil de la langue arabe. « Ce livre est une référence pour tous ceux qui veulent comprendre et maîtriser la géostratégie », dira-t-il. Il a, ensuite, cité une vingtaine d'ouvrages du Dr Ould-Khelifa. « L'œuvre de Ould-Khelifa est intéressante, car il essaye toujours d'apporter des éclairages et des réponses aux grandes questions de l'heure », a-t-il insisté, citant au passage « Révolution algérienne : des données et des défis » (1978), « Questions d'ordre intellectuel dans une nuit arabe », ou encore « Les Missions civilisationnelles de l'Ecole et de l'Université algériennes » (1986). M'hand Barkouk, directeur de l'Ecole supérieure des sciences politiques, met en lumière les qualités humaines et intellectuelles de l'auteur. « Le manuscrit m'a permis de découvrir l'anthropologue, le politologue, le sociologue culturel et l'engagé ». Evoquant les penseurs qui ont inspiré Ould-Khelifa, M. Berkouk a affirmé que « certains considèrent que son œuvre est la conséquence de la mouvance de l'islam politique alors que d'autres y voient une réaction sociale contre l'occidentalisation, que le penseur et opposant iranien, D. Tahri, qualifie d'‘occidentose' ». Pour sa part, Mohamed Lakab, enseignant à l'Université d'Alger, a retenu, après sa lecture du livre, que l'auteur est « à la page », imprégné des questions d'actualité et des grandes mutations internationales. Mohamed Khoudja a, quant à lui, soutenu que « la valeur ajoutée de cet ouvrage réside dans la critique objective dans laquelle patauge le monde ». Le critique a qualifié l'auteur de « visionnaire ». Nouvel ordre ? Invité à prendre la parole, Mohamed-Larbi Ould-Khelifa a indiqué que « les conquêtes technologiques et scientifiques peuvent avoir des répercussions sociales, économiques et morales sur les populations du globe. L'accélération des évènements a donné lieu, contrairement aux dernières décennies, à une intensité accrue et inhabituelle du présent ». L'ouvrage vise, à ses yeux, à vulgariser les mécanismes qui doivent être mis en œuvre par les pays arabes pour se débarrasser de la dépendance des autres puissances. « Avec la volonté, nous pouvons tout changer sauf le Coran », a-t-il précisé. « Le nouvel ordre mondial est une véritable anarchie », a-t-il souligné, plaidant pour une nouvelle approche et une nouvelle structure des relations internationales. Cette semaine culturelle, dont la clôture est prévue le 13 du mois en cours, « se veut être un pont et un trait d'union favorisant les échanges dans une perspective constructive qui donne la parole et la possibilité aux auteurs d'intervenir sur la scène culturelle et d'impulser une dynamique fructueuse entre les lecteurs et les auteurs », selon le PDG de l'Anep, Boucenna. La journée d'aujourd'hui sera dédiée aux anciens ministres qui ont édité chez l'Anep. Lamine Bechichi, Zhor Lounissi, Hachemi Djiar, Kamel Bouchama et Azzedine Mihoubi seront présents