Les visiteurs peuvent désormais se rendre au Musée public national d'art moderne et contemporain d'Alger pour découvrir 90 œuvres d'art. Elles révèlent le talent de quatorze photographes algériens de différentes générations, réunis autour du thème de l'enfance. En compagnie de Mme Zohra Drif-Bitat et des cadres de son département, la ministre n'a pas caché son admiration à l'égard de ces « chefs d'œuvre ». Elle a échangé des propos et ses impressions avec leurs auteurs. Ces photographes professionnels et amateurs exposent près d'une centaine de clichés, en couleurs ou en noir et blanc. Le monde de l'enfance est sublimé à travers ces compositions et instantanés pris dans plusieurs régions d'Algérie et d'ailleurs. De l'avis du directeur du Mama, M. Mohamed Djehich, « ce festival se veut une opportunité permettant au public algérien de découvrir les créations actuelles dans le domaine des arts visuels en provenance des quatre coins de l'Algérie ». Beauté des gestes Ces artistes, formés aux Beaux-Arts, photographes de presse ou simples passionnés, explorent l'univers particulier de l'âge tendre en s'attachant à la beauté des expressions et des attitudes de leurs sujets face à l'objectif. Ils mettent également en valeur des traditions et des lieux d'Algérie et saisissent des moments privilégiés de la vie quotidienne. Le photographe Djamel Farès essaye ainsi de remonter le cours du temps entre gestation et achèvement. « Il me semble que j'aurais pu faire un roman autobiographique au lieu d'un album. En effet, j'ai toujours parlé, et fait parler, de mes photos, bien plus souvent que je ne les ai montrées ». A travers les photos, celles qui sont prises principalement dans les camps des réfugiés sahraoui, il dit qu'il « court, vole, et sillonne le pays... il a toujours 20 ans ». Lyes Hebbach, photographe de presse au journal El-Watan, a indiqué que « l'enfance ne laisse pas indifférent. Nous avons tous eu la nôtre et nous avons des enfants. C'est pour cela que je suis sensible à ce genre de photos ». Radia Ikezouhene propose, dans la série « Photos familiales », des portraits en couleurs d'enfants pris dans des fêtes de mariage. Elle joue sur les « regards particuliers » et « spontanés » de ces derniers, tout en proposant un travail technique sur le cadre des photos et le jeu entre le flou et la netteté dans ses compositions. La photographe s'est concentrée sur les différentes compositions de ses photographies ainsi que sur la lumière. Enfants d'Alger Aux côtés des œuvres de ces jeunes photographes, le festival propose également des portraits d'époque réalisés au « Studios Vedette », un célèbre studio photo d'Alger-Centre (rue Abane Ramdane) qui existe depuis 1947. Ces portraits d'enfants en costume-cravate ou en tenue traditionnelle proposent une vision « nostalgique » de l'enfance algéroise. Ce sont souvent des poses particulières que l'on peut apercevoir sur les agrandissements qui ornent encore les vitrines de certains photographes de la capitale. Les organisateurs ont également décidé de rendre hommage à des photographes disparus, comme Mohamed Abdelaziz, dit Fayçal qui, avant son décès en décembre 2013, avait magnifié l'enfance dans des clichés en couleurs de toute beauté pris à Tamanrasset. Les visiteurs auront jusqu'au 8 mars prochain pour admirer ces photographies d'art.