« Nous saluons la décision de ces pays, qui constituent les principaux points d'appui de la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel et qui partagent les mêmes spécificités de mutualiser leurs moyens, compte tenu de la similitude de leurs conditions socioéconomiques, géographiques et climatiques, en vue d'une meilleure mobilisation des financements extérieurs nécessaires au lancement de projets structurants pour éradiquer la pauvreté et promouvoir le développement ainsi que la sécurité humaine », explique-t-il. « Il convient de signaler que la création de ce nouveau sous-ensemble dans l'espace sahélien a fait l'objet de consultations entre le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue mauritanien, Ahmed Ould Teguedi », a souligné Belani avant de rappeler que le processus de Nouakchott, qui est mené sous la conduite de l'Union africaine, inclut, en sus de ces cinq pays, six autres, et qu'il constitue le « vecteur principal » de l'opérationnalisation de l'architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne. Les précisions d'Ould Abdelaziz « Le G5 du Sahel ne remplace nullement le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel, le Sen Sad ou d'autres organisations sous-régionales existantes. Au niveau des cinq pays, nous allons pouvoir coordonner davantage nos actions de sécurité et faire les échanges nécessaires, mener des actions prioritaires pour un bon ancrage de la stabilité et la sécurité de nos pays. Après ce qui s'est passé dans nos pays, nous sommes tous, maintenant, conscients que ce que dont nous souffrons, que j'appelle le terrorisme, ne peut être combattu par un seul Etat à lui seul. Cela nécessite des actions concertées et une cohésion dans les activités. La sécurité doit être surveillée sur l'ensemble de ses volets : côté terrorisme, côté financement du terrorisme qui passe par le trafic de la drogue, de la prise d'otages, le paiement des rançons et toutes les autres activités illicites que vous connaissez et qui sont à l'origine de l'instabilité dans nos régions. Je pense qu'il est tout à fait juste que les cinq pays s'organisent pour qu'ils puissent avancer très rapidement vers un mécanisme qui va permettre d'éradiquer tous les problèmes dont souffrent les populations et conduire vers un développement harmonieux et conséquent dont ont besoin ces populations », explique Mohamed Ould Abdelaziz, le chef de l'Etat mauritanien. Et d'ajouter : « Quand nous aurons vaincu la pauvreté, nous aurons créé les conditions pour affaiblir le terrorisme et le crime organisé. » « Il est heureux que nous ayons décidé de mutualiser nos efforts pour faire face à ces défis », indique Mahamadou Issoufou, président du Niger. Le Mali, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso et le Tchad, quatre pays où la France a annoncé, début janvier, une articulation de son dispositif militaire autour de quatre pôles spécialisés (Gao, Ndjamena, Niamey et Ouagadougou) pour contrer les organisations terroristes liées à al-Qaïda, ont créé, dimanche dernier, un « G5 du Sahel » à Nouakchott et confié la présidence de cette nouvelle organisation à Mohamed Ould Abdelaziz. Selon le communiqué final de cette réunion au sommet, un secrétariat permanent chargé d'élaborer « un programme prioritaire d'investissements et un portefeuille de projets structurants accordant une large priorité à la sécurité, à l'ancrage de la démocratie et à la participation des populations à la promotion des zones les moins développées » a été créé. Les ministres du G5 identifieront prochainement, les projets d'investissement et exhorteront les partenaires du Sahel, notamment des institutions de financements arabes et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, à investir dans les infrastructures, la sécurité alimentaire, l'agriculture, le pastoralisme s'ils veulent « ancrer durablement la paix et la prospérité dans la région ». Une région où 20 millions de personnes sont menacées par l'insécurité alimentaire, selon l'ONU.