Si tout va bien, Constantine réceptionnera son huitième pont d'ici 34 mois. Il s'agit du Trans-Rummel appelé aussi le pont géant du fait des dimensions de cet ouvrage d'une longueur de 1.119 km comprenant deux voies de circulation d'une largeur de 3,5 mètres. Le pont permettra surtout de relier les deux rives du Rummel et de désengorger des axes routiers très empruntés, les véhicules venant ou allant du plateau Mensourah (tout le côté nord de la ville) pour rejoindre la place de l'ONU à l'Ouest près du centre-ville. De plus, l'infrastructure moderne — comparativement aux ponts déjà existants qui datent de l'époque colonialec — contribuera grandement à métamorphoser le visage de la ville, elle offrira aussi une architecture digne de ce qui se fait de meilleur dans le domaine des ouvrages d'art, que ce soit pour sa beauté ou pour les normes internationales de construction. C'est donc un pas de plus dans le plan de modernisation de Constantine dont certains chantiers sont actuellement en cours (tramway, gare multimodale…), et d'autres réceptionnés (téléphérique). Voilà maintenant plus de deux ans que l'idée fut lancée et depuis, le projet a reçu une attention particulière de la part des autorités locales, en premier lieu le wali Abdelmalek Boudiaf. Ce dernier était d'ailleurs ravi, voire soulagé, d'annoncer à la presse locale jeudi dernier à partir des Chalets des pins le lancement officiel des travaux de terrassement. En effet, de nombreux Constantinois ne voyant pas venir le démarrage physique des travaux, car tout était au point mort depuis des mois, attendaient avec un certain étonnement la concrétisation de ce pont. Un retard plus administratif que technique parait-il du fait des longues procédures et tergiversations concernant la désignation du bureau d'étude chargé d'exécuter le suivi et la construction du pont. A ce sujet, M. Boudiaf n'a pas voulu faire de commentaires sur l'origine de cet ajournement, il s'est seulement contenté d'approuver l'idée que «le projet devienne enfin réalité» et d'ajouter qu' «en dépit des tracasseries administratives dont l'épineux dossier des expropriations des terrains, l'administration a fait tout son possible pour régler ces problèmes dans les brefs délais». Tout porte à croire donc que la balle est dans le camp de l'entreprise brésilienne Andrade Gutierrez, ayant décroché le marché d'étude et de réalisation du pont, qui est en roue libre pour accélérer ou du moins respecter les délais qui, normalement, ne devront pas aller au-delà de l'année 2013. Cette entreprise qui dispose d'un personnel qualifié avec 26 ingénieurs brésiliens, sera dans l'obligation de suivre l'exemple de l'autre entreprise étrangère implantée dans la ville des Ponts, en l'occurrence l'italienne Pizzaroti, qui a connu des soucis au démarrage mais qui travaille actuellement d'arrache-pied pour livrer le tramway dans un avenir proche. La société brésilienne dont la réputation est assez appréciable à travers le monde, s'est engagée par ailleurs à former des ingénieurs algériens et même des étudiants de l'Université Mentouri. Signalons enfin que le seul souci des Constantinois qui devront s'armer de patience est de faire des sacrifices à cause des désagréments qui accompagneront les travaux du chantier. Ils devront désormais se familiariser avec les engins qui occuperont le terrain du côté du Rummel car en parallèle il y a les travaux du tramway qui ont déjà «bouffé» beaucoup d'espace et qui ont rendu la circulation routière dans certains axes presque impossibles.