À ceux qui émettent des doutes sur la transparence et la crédibilité du scrutin présidentiel du 17 avril, le président Bouteflika répond par une directive, adressée notamment à l'administration, sommée de s'astreindre à l'observance des principes de neutralité, d'impartialité. Il s'est adressé au gouvernement et aux walis, les appelant au respect « par tous les commis de l'Etat mobilisés dans le cadre de l'organisation de cette élection, du principe d'équité et d'impartialité tout en s'abstenant de tout acte susceptible de porter atteinte à tous les droits dont jouissent les électeurs et les candidats ». Il est demandé aux différents services impliqués dans la consultation de s'abstenir de tout comportement qui pourrait entacher le déroulement du scrutin de quelque irrégularité que ce soit. « La distanciation par rapport au fait partisan est impérative, tout comme est bannie toute attitude tendancieuse qui pourrait favoriser une partie au détriment d'une autre ». C'est à un comportement irréprochable des agents de l'Etat qu'appelle le président Bouteflika, lequel comportement devant se traduire concrètement par la mise en œuvre de tous les mécanismes de contrôle et de surveillance de l'opération, souligne la directive. Sur un autre chapitre, les agents de l'Etat devraient s'interdire d'utiliser les moyens de la collectivité au profit d'intérêts individuels ou partisans. Et ce, dans le strict respect de la loi électorale, sous tous ses aspects. Ce faisant, Bouteflika a appelé à prendre toutes les mesures visant à « promouvoir et faciliter l'exercice, par les électeurs, de leur droit de vote et de leur droit de choisir librement celui qu'ils jugent le plus à même de mériter leur confiance ». Il y va de la consolidation du pluralisme politique, « socle de la démocratie que nous ambitionnons d'édifier ». En ce qui concentre la campagne électorale, la directive insiste sur sa bonne organisation et son bon déroulement, notamment en ce qui concerne les meetings et l'aménagement des espaces d'affichage de sorte à réunir les conditions de l'égalité des chances pour tous les candidats. Dans ce contexte, le chef de l'Etat a ordonné de « remettre aux représentants des candidats et des partis politiques participant à cette élection, et dans les délais prescrits par la loi, une copie de la liste électorale de chaque commune et une copie de la liste des membres des bureaux de vote ». Les représentants des candidats, ordonne-t-il, doivent avoir la liberté d'exercer, de manière effective, leur plein droit de contrôler tout le processus de vote, de dépouillement et de comptage des voix dans tous les locaux où se déroule l'opération, y compris les bureaux de vote itinérants, et mettre à leur disposition des copies des différents procès-verbaux des résultats du scrutin. Les commissions nationales et de surveillance des élections et leurs démembrements locaux doivent aussi bénéficier de facilitation pour l'accomplissement de leur tâche. Le président de la République a estimé, par ailleurs, que la presse nationale a un rôle majeur à jouer dans cette compétition électorale et la quête de l'équité et de la transparence. Il affirme attendre de la presse publique et privée qu'elle contribue à créer un climat propice à la libre expression du choix des électeurs. Et escompte, expressément des médias publics, une rigueur professionnelle de nature à « garantir un traitement équitable pour tous les candidats tant dans lors de la campagne électorale que durant la période qui la précède ». A l'adresse de la presse privée, Bouteflika souhaite que ses organes s'imposent « le même sens du devoir professionnel en respectant l'éthique de la profession qui exige de faire prévaloir l'objectivité lors du traitement des informations relatives à cet important évènement ».