Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a saisi l'occasion de l'ouverture de la rencontre tripartite pour délivrer plusieurs messages sur la solidité de la situation financière de l'Algérie. « L'année 2013 a enregistré une relative stabilité de la situation financière de l'Algérie », a-t-il précisé, signalant la mise en place « d'une stratégie » sur les quatre ans à venir. « Le gouvernement a une vision stratégique et politique sur quatre ans. Nous connaissons quelles sont nos entrées et nos ressources. Nous avons même fait des prévisions au cas où le prix du baril de pétrole descendrait à moins de 50 dollars. Nous avons des palliatifs, sans toucher à la situation des travailleurs », a-t-il assuré. Selon lui, tous les indicateurs sont positifs. Les réserves de change de l'Algérie sont toujours à leur niveau, le taux d'inflation est de l'ordre de 3,26% et celui du change est resté proche de son prix unitaire. « Les réserves de change nettes dépassent le seuil habituel des pays émergents. Nous n'avons pas de dettes, et notre situation financière est extrêmement solide », a-t-il noté. M. Sellal a critiqué les analyses faites, ces derniers mois, sur la situation financière de l'Algérie avant d'inviter le ministre des Finances, Karim Djoudi, à présenter les principaux indicateurs macro-économiques. Le PIB a augmenté de 3%, la croissance de la demande interne se situe autour de 7,6%, alors que les exportations hors hydrocarbures ont augmenté de 6,3%, a indiqué le grand argentier du pays. La dette publique externe est située à 3,4 milliards de dollars, soit 1,5% du produit intérieur brut. En outre, le chômage a confirmé sa tendance baissière en se situant à 9,8% en 2013. Les crédits à l'investissement ont augmenté de 20%, alors que le revenu des ménages s'est accru de 10,9%, ce qui a permis une hausse du pouvoir d'achat estimé à 6,9% annuellement. « N'empêche, nous restons toujours prudents et efficaces quant au développement de la production nationale », a fait remarquer M. Sellal. « L'Etat va continuer d'utiliser les dépenses publiques pour améliorer les infrastructures du pays », a insisté le Premier ministre. Et même si, comme il l'a déjà annoncé, la production de gaz va diminuer en 2014 et 2015, les recettes ne vont pas diminuer et augmenteront en 2017. Son argument ? L'Algérie a fait de nombreuses découvertes en énergies conventionnelles, mais la mise en exploitation de ces nouveaux gisements nécessite du temps. M. Sellal a assuré que le gouvernement a « sa propre vision claire et pragmatique pour mettre en place une économie non tributaire des hydrocarbures ».