Les candidats à la magistrature suprême ont jusqu'à mardi minuit pour déposer leur dossier au Conseil constitutionnel. Les partis et les candidats n'ont plus que quelques heures pour finaliser la procédure administrative où il est question notamment de la collecte de 60.000 signatures de citoyens ou de 600 d'élus (APN, APW, APC) pour prétendre participer au scrutin du 17 avril prochain. Le Parti des travailleurs est prêt pour accomplir cette tâche qui permettra à sa candidate Louisa Hanoune de se rendre au Conseil constitutionnel avant le 4 mars prochain. « Les responsables de wilaya ont rejoint, hier, le bureau national du parti pour déposer les signatures. Nous avons collecté plus de 100.000 signatures des citoyens et plus de 900 d'élus », a affirmé, hier, Ramdane Taâzibt, membre de la direction du parti. L'opération se poursuit au niveau du quartier général du parti où des militants sont à pied d'œuvre pour le comptage et la vérification des signatures. Selon les chiffres avancés par le PT, Louisa Hanoune pourra se présenter demain, au Conseil constitutionnel pour déposer sa candidature. « Nous avons tenu à récolter les signatures des citoyens alors que celles des élus auraient été largement suffisantes pour le dossier, car c'était, pour nous, une occasion d'ouvrir le débat avec toutes les franges de la société sur leur vision de la vie politique et de la situation du pays. L'opération a été bien assurée par nos militants dans les 48 wilayas », a précisé M. Taâzibt. Même ambiance au quartier général du candidat Ali Benflis. « Nous avons pris rendez-vous pour le 4 mars prochain au Conseil constitutionnel », a indiqué M. Boumghar, directeur de la communication du candidat. L'opération de collecte des signatures s'est déroulée sans aucune difficulté. « Nous avons dépassé le cap des 2.000 signatures d'élus et le double de celles des citoyens dans toutes les wilayas et communes d'Algérie », a indiqué le même responsable, soulignant la poursuite de l'opération avec l'installation « d'un système de comptage et de contrôle des signatures pour pouvoir valider les milliers de signatures qui arrivent encore au QG ». La seule difficulté rencontrée par les partisans d'Ali Benflis est d'ordre administratif. « Les citoyens acceptaient volontiers de nous donner leur signature, mais certaines communes ont empêché le déroulement rapide de l'opération », a expliqué M. Boumghar. Ainsi, « ces communes exigent la légalisation des signatures au niveau du siège central de l'APC et au niveua des annexes. Aussi, des responsables s'absentaient, faisant attendre les signataires pendant de longues heures ». Moussa Touati et Belaïd Abdelaziz, respectivement leaders du FNA et d'El Moustakbel, ont franchi ce cap et déposé leurs dossiers au Conseil constitutionnel. Le candidat indépendant, Abdelkader Cheddad, fait également partie de ceux qui ont réussi l'opération. « J'ai récolté 65.662 signatures dans 38 wilayas », a-t-il indiqué. « Je ne m'attendais pas à ce résultat », a-t-il enchaîné. Le candidat compte animer une conférence de presse dans les prochains jours. « J'ai trouvé des difficultés à Sidi Bel-Abbès et à Tébessa où des partisans d'un candidat ont essayé de dissuader des citoyens de signer pour moi », a-t-il souligné Les sans-partis à la traîne Mais d'autres candidats indépendants sont encore à la traîne. « Nous attendons de finaliser l'opération de récolte des signatures dans les wilayas », a indiqué Hfaifa Ayache. Sans donner une estimation du nombre de signatures déjà récoltées, M. Ayache a fait part des contraintes rencontrées, notamment « les candidats qui recourent à l'argent pour avoir les signatures des citoyens, l'exigence de certains responsables d'APC de la présence du candidat à la validation des signatures et les citoyens qui demandent à être payés en contrepartie de leur paraphe ». Reste que M. Ayache ne compte pas se retirer et propose « l'annulation du scrutin et l'instauration d'une phase de transition pour éviter la dérive ». Quant au candidat Amar Chekar, il a signalé que le nombre de signatures collectées varie d'une région à une autre. « Cela dépend souvent des citoyens. Certains sont motivés, alors que beaucoup d'autres se désintéressent complètement de la politique », a-t-il fait observer. Il a estimé avoir recueilli, à ce jour, entre 10.000 et 15.000 signatures. Un nombre insuffisant pour faire valider sa candidature. « L'important pour moi, c'est l'engagement. C'est la première fois qu'un journaliste se présente au scrutin présidentiel. C'est pour moi un combat pour un changement pacifique », a-t-il soutenu. Sofiane Djillali se retire Sofiane Djillali a réussi sa campagne de collecte des signatures. « J'ai eu plus de 60.000 signatures des citoyens, mais je n'irai pas déposer ma candidature au Conseil constitutionnel », a affirmé le leader de Jil Jadid.