La création d'une chambre juridique, spécialisée dans la réconciliation des conjoints pour trouver des solutions aux conflits matrimoniaux, participerait à la réduction du nombre de divorces en Algérie, a indiqué, hier, à Alger, Me Fatma-Zohra Benbraham lors d'une conférence-débat au forum du quotidien DK News. « Les divorces sont dans la plupart des cas prononcés rapidement sans que les deux parties aient pris le temps de la réflexion, d'où la nécessité de créer une chambre juridique spécialisée dans la réconciliation des conjoints », a précisé Me Benbraham. Me Benbraham a estimé que plusieurs cas de conflit entre les conjoints auraient pu être réglés sans le recours à la rupture légale, par une simple action de réconciliation. L'avocate a aussi considéré que les divorces étaient prononcés dans un délai « rapide », de trois mois, et que cela n'était pas suffisant pour trouver des solutions en dehors de la séparation définitive. Elle a proposé, à ce titre, de passer par la chambre de réconciliation qui prendra le temps nécessaire pour étudier tous les aspects du conflit et proposera des alternatives au divorce. Pour l'intervenante, « la séparation définitive ne doit être que le dernier recours et prononcée qu'après deux années de tentatives de réconciliation ». S'agissant de la pension alimentaire, l'avocate a suggéré de prélever directement des comptes des maris ou de les astreindre à des travaux d'intérêt général, lorsque ces derniers refusent de prendre leurs responsabilités. Elle a également ajouté que la loi devrait protéger la femme même après la majorité de ses enfants, précisant que les époux devraient continuer à payer la pension alimentaire. Dans le cas des familles recomposées, l'experte a trouvé « aberrant » que les enfants soient retirés à leur mère en cas de remariage de ces dernières, appelant à une révision de la législation dans ce sens. S'exprimant sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel, la conférencière a rappelé que la loi criminalisait cet acte. Elle a appelé les femmes à déposer plainte et à ne pas subir ce comportement puni par la loi. Concernant les preuves d'éventuels harcèlements, Me Benbraham a exhorté la justice à tenir compte des expertises des psychologues, seuls cliniciens aptes à constater les troubles moraux du harcèlement sexuel chez les femmes.