Ali Benflis, candidat à la prochaine élection présidentielle, a entamé, hier, sa campagne électorale à partir de Mascara. Une wilaya « martyre, le lieu de naissance de l'émir Abdelkader, fondateur de l'Etat moderne algérien », a-t-il déclaré devant l'auditoire de la salle omnisports du complexe olympique de l'Unité africaine. Pour Benflis, la campagne électorale est une occasion d'émettre des messages à l'adresse du peuple. L'ancien chef de gouvernement a tenu, de prime abord, à préciser qu'il se présente à cette joute électorale en tant que « candidat rassembleur et non séparatiste ». Il a exhorté les candidats en lice à mener une campagne propre et de haut niveau, loin des mots blessants et des injures. Devant l'assistance venue le soutenir, Benflis a décliné les grands axes de son projet de renouveau national. « Un projet peaufiné par des femmes et des hommes compétents », dira-t-il. L'Algérie est dotée d'institutions, mais qui sont « fragiles et faibles », souffrant du « manque de légitimité et de crédibilité », estime-t-il. Pour réhabiliter ses institutions, il dit se soumettre au verdict « souverain » du peuple. Selon Benflis, les pays qui se respectent ont tous opté pour des constitutions consensuelles. « Depuis l'indépendance, nous avons eu quatre constitutions, mais dont la durée de vie fut courte », rappelle-t-il, en faisant savoir que s'il est élu Président le 17 avril, il engagera juste après une révision de la Constitution qui sera l'émanation d'un consensus national et d'un long débat qui pourra durer plus d'une année. La nouvelle Constitution sera adoptée par voie référendaire. « A ce moment-là, les esprits se calmeront et l'espoir renaîtra », a-t-il estimé, faisant remarquer que le peuple a besoin aussi d'un Parlement représentatif qui ne souffre aucune illégitimité. Un Parlement qui « interpelle chaque semaine le gouvernement, qui met fin aux fonctions des ministres défaillants et qui se détache complètement de l'Exécutif ». Il dira que parmi ses priorités, figurent l'instauration d'un gouvernement d'unité nationale et d'un pouvoir judiciaire souverain libre et indépendant et la consécration d'un véritable pluralisme syndicale et politique. Benflis a précisé que les 25 partis politiques qui le soutiennent n'ont pas « pour but de partager le gâteau mais de conjuguer les efforts pour construire l'Algérie de demain ». Et justement, Benflis s'est engagé à combattre la corruption sous toutes ses formes, car, affirme-t-il, la nouvelle loi adoptée à cet effet ne règle en rien à la question. Au plan médiatique, il a promis de mettre en place le meilleur système qui soit. « La télévision publique ne sera plus orpheline, le journaliste du service public sera libéré et autorisé à divulguer toutes les vérités », s'est-il engagé. Avant de prendre le chemin vers Aïn Témouchent où il a tenu son deuxième meeting, il a déposé une gerbe de fleurs devant l'arbre sous lequel s'est faite l'allégeance des tribus à l'émir Abdelkader.