Photo : Lylia M. La Fédération nationale des sourds d'Algérie (FNSA) estime que le sourd ne doit pas être oublié une fois les célébrations des journées des handicapés passées (3 décembre et 14 mars). «Beaucoup de sourds se sentent rejetés et marginalisés lorsqu'ils sont confrontés au chômage», a affirmé M. Mustapha Guiroub, Secrétaire général de la FNSA, lors d'une conférence de presse, organisée, hier, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des sourds-muets. Affiliée à la Fédération mondiale des sourds, l'Union maghrébine des sourds et la Fédération arabe des sourds, la FNSA a toujours favorisé les échanges dans tous les domaines du monde des sourds compte tenu de la spécificité de ce handicap. A cet effet, la FNSA œuvre pour arracher un minimum de droits tels que le dépistage néonatal de la surdité, l'appareillage, la nécessité d'avoir un interprète, l'intégration par la conjugaison de tous les efforts de tous les ministères pour prendre en charge efficacement cette frange de la société. Pour la FNSA, ceux qui ne parlent pas, ont toujours quelque chose à dire. A titre d'exemple, en matière d'emploi, les sourds leur sont réservées uniquement la menuiserie ou la cordonnerie alors qu'il est recensé 1800 postes d'emplois où il n'est pas nécessaire d'entendre. M. Guiroub citera, non sans un brin de fierté, le cas de deux sourds ayant obtenu le baccalauréat. Le premier travaille à la City Bank et le deuxième enseigne à la faculté de Dély Brahim. Tout comme les autres citoyens normaux, les sourds ont besoin d'un travail pour subvenir à leurs besoins. Malheureusement, sur le terrain, ils sont ballottés et orientés vers l'association des sourds qui leur sert d'appui. «Or, l'association n'est qu'une entité morale», indiquera M. Guiroub. Présente dans 45 wilayas, la FNSA a recensé environ 170.000 sourds tous âges confondus. A propos des activités de la FNSA, il y a lieu de relever la formation de 250 greffiers depuis 2008 en attendant la généralisation aux autres corps de la sécurité et de la douane. «De nos jours, il est possible qu'un sourd conduise une voiture et le policier doit le savoir», a souligné le Secrétaire général de la FNSA. Revenant sur la fermeture de l'école des sourds de Mohammadia, M. Guiroub affirmera que le problème n'est pas encore réglé et les 170 élèves doivent être transférés, probablement, dans une école à Rouiba une fois les problèmes d'électricité et d'eau résolues. Sur le plan international, une tentative de mettre en place une langue des signes universels en 1981 a eu l'appui de 50 pays, sauf l'Egypte qui a prétexté le côté socioculturel de chaque pays qu'il faut prendre en compte.