Ali Benflis, candidat à l'élection présidentielle d'avril prochain, a plaidé, hier, à Mila, pour un changement « pacifique devant épargner au pays des scénarios déplorables », citant, à titre d'exemple, la Tunisie où la révolution du jasmin a fait tomber le pouvoir. Devant une salle comble, il a indiqué avoir préféré opter pour ce choix au lieu « de sombrer dans un long sommeil et de laisser faire au détriment de l'intérêt national ». M. Benflis a expliqué que son projet nécessite l'engagement de tous afin que la crise soit définitivement résolue. « On ne fait pas du neuf avec du vieux », a-t-il martelé, soulignant que les dirigeants des pays arabes ont un défaut commun, « celui de vouloir gouverner à vie ». « Cela est incompatible avec les principes démocratiques prônés par nos valeureux chouhada », a affirmé le candidat, rappelant à l'assistance qu'il avait triomphé en 2004 dans cette wilaya grâce au courage de ses habitants qui ont veillé au grain. Abordant la révision de la Constitution, M. Benflis a déclaré que la non-limitation du nombre des mandats présidentiels est une agression préméditée contre la volonté populaire, ce qui a aggravé la crise. Et d'enchaîner : « Celui qui veut sauver l'Algérie n'a qu'à réunir tout le monde autour sans exclure personne. » Il a affirmé, à cet effet, que « les exclus de l'exercice politique constituent une partie de la solution à la crise ». L'ancien chef de gouvernement s'est engagé à trouver une solution définitive à la question constitutionnelle, précisant qu'en tant que prétendant à la magistrature suprême, « il ne réclame pas un chèque à blanc ». Expliquant que même s'il est élu le 17 avril, « il ne pourra pas rétablir la situation en peu de temps ». Au plan économique, il s'est engagé à assurer une meilleure protection des deniers publics à travers des méthodes plus efficaces. « L'argent public ne doit pas être dépensé sans contrôle », a-t-il rappelé, promettant « de supprimer l'immunité dans ce sens ». En outre, la justice doit faire son travail pour démasquer les voleurs des biens publics, a-t-il insisté. A l'adresse de ceux qui disent que le jeu est fermé, M. Benflis a répondu : « Personne ne peut cadenasser les portes devant un peuple conscient et déterminé à mettre fin à la soumission », avant d'appeler son auditoire « à ne pas céder au pessimisme ». « Je suis un homme de réconciliation qui compte éteindre les feux de la fitna avec la contribution de tous les Algériens », a-t-il conclu. Ali Benflis s'est rendu, hier, à Constantine, où il prononcé un discours axé essentiellement sur la crise que vit notre pays et ses conséquences. Selon le candidat, la crise est toujours de mise et mérite réflexion et « courage politique ». Au plan sécuritaire, il a rappelé que malgré les efforts consentis dans le cadre de la concorde civile et de la réconciliation nationale, les conflits sont toujours là. « Je suis venu pour approfondir la réconciliation nationale, panser les blessures et entamer la phase de la réconciliation véritable, globale et complète. Je m'engage devant le peuple à trouver une solution définitive à ce dossier pour que l'ensemble des Algériens jouissent des mêmes droits », a-t-il affirmé. Et d'annoncer qu'il engagera un débat national auquel prendront part tous les partis politiques et les membres de la société civile pour arriver à une solution consensuelle à la question de la réconciliation nationale. M. Benflis a expliqué qu'au final, le peuple tranchera quant à la décision politique à prendre concernant le problème de la légitimité et de la démocratie en Algérie. Au plan éducatif, il a fait part de sa volonté de généraliser le préscolaire dans le cadre d'une meilleure prise en charge des enfants.