Le candidat à la présidentielle du 17 avril, Ali Benflis, s'est engagé, samedi à Bouira, à ouvrir le champ politique à tous les courants sans exclusion, en cas de victoire, considérant que la crise que vit l'Algérie est "politique". "La crise que vit l'Algérie depuis 25 ans a pour cause l'exclusion d'une partie du peuple algérien de l'activité politique", a estimé M. Benflis, à la maison de la culture Ali-Zamoum de Bouira où il a animé un meeting électoral, ajoutant qu'il appartient "au courant nationaliste, mais aussi démocratique et islamiste". Le candidat à la magistrature suprême a souligné que les Algériens "ouvrent tous le droit à la citoyenneté", sans marginalisation, expliquant que le pays se débat dans une crise multidimensionnelle mais elle est, en premier lieu, politique "parce qu'on a exclu une partie du peuple algérien de l'activité politique", a-t-il indiqué, ajoutant que "l'exclusion désunie et la marginalisation divise, ce qui ouvre la voie à la fitna". Faisant le diagnostic de la situation, l'ancien chef de gouvernement a indiqué que le pays connait une crise économique à cause de la dilapidation des deniers publics, de la corruption et le mauvais choix des politiques économiques mises en œuvre, réitérant son engagement à revoir les textes de lutte contre la corruption, sollicitant le peuple à "l'aider à apporter le changement". "Un changement pacifique qui ne porte atteinte ni au pays ni au peuple", a précisé M. Benflis, affirmant qu'il ne conduira "jamais l'Algérie à l'impasse". Abordant le dossier des revendications sociales accompagnées souvent de mouvements de protestation, le postulant au siège d'El Mouradia, a promis de prendre en charge le dossier des groupes d'autodéfense, désignant leurs revendications comme étant "légitimes". "Je m'engage devant ces groupes d'ouvrir le dossier de leurs revendications, d'engager de larges consultations et concertations avec les départements concernés pour trouver une solution durable", a-t-il dit, relevant le rôle joué par cette catégorie qui s'est sacrifiée pour que l'Algérie reste debout. Une démarche qui, selon lui, s'inscrit dans le cadre de la réconciliation nationale. Dans l'aspect social, M. Benflis a choisi à Bouira de se pencher sur le cas des personnes aux besoins spécifiques qui souffrent du manque d'infrastructures de prise en charge, d'écoles spécialisés et d'allocation qui leur garantissent une vie décente. "Il faut qu'on reconnaisse à la catégorie des personnes aux besoins spécifiques leur citoyenneté à part entière en leur assurant les infrastructures adéquates et les moyens qui leur permettent de vivre dignement", a expliqué M. Benflis. Le candidat qui se présente pour la seconde fois à la magistrature suprême a conclu son meeting, prenant à témoin la presse présente, en signalant que "son cortège électoral n'a subi aucun jet de pierres" de la part de la population.