Une quarantaine de personnes, dont plus d'une quinzaine de policiers, ont été blessées dans des échauffourées entre groupes de jeunes qui ont éclaté, samedi dernier, et se sont poursuivies, hier, dans des quartiers de Ghardaïa et Bounoura, a-t-on appris auprès d'une source médicale. Les policiers ont été blessés durant leur intervention dans les quartiers nord de Ghardaïa et à Bounoura, a précisé la même source. Ces affrontements, par jets de pierres et de cocktails Molotov, entre groupes de jeunes dans les quartiers Kourti, Benghenem, El Aïn et Beladis, ont causé 19 incendies dans une dizaine de locaux à caractère d'habitation et autres commerces, après avoir été saccagés, a constaté un journaliste de l'APS. Les forces de l'ordre, appuyées par des unités antiémeutes de la Gendarmerie nationale, ont été renforcées dans les sites « chauds » en vue de faire cesser les affrontements et sécuriser les personnes et leurs biens dans ces quartiers. Pour mettre fin aux affrontements récurrents entre groupes de jeunes et éviter leur propagation à d'autres quartiers, les forces de l'ordre ont eu recours aux bombes lacrymogènes. Dans la nuit de dimanche à lundi, les jeunes en furie ont caillassé un véhicule de police avant de s'en emparer et de l'incendier à l'entrée du quartier Ben Smara (Ghardaïa). Hier, plusieurs activités économiques, commerciales et administratives, dans la vallée du M'zab, ont été paralysées, et les travailleurs et autres fonctionnaires se sont cloîtrés chez eux de peur de voir leurs domiciles être la proie des flammes. De nombreux gérants de structures touristiques dans l'ensemble de la wilaya chôment et ont vu leurs chiffres d'affaires chuter, en l'absence de voyageurs et autres touristes. « L'image de Ghardaïa est ternie à jamais, l'activité touristique et artisanale anéantie », a relevé le gérant d'un hôtel de Ghardaïa visiblement écœuré et désespéré par ces évènements intermittents. De violentes échauffourées avaient déjà secoué la région de Ghardaïa faisant sept morts et plusieurs blessés, ainsi que plus 700 locaux à caractère d'habitation et commercial vandalisés, pillés et incendiés depuis janvier dernier.