Adoré ou détesté, il n'existe pas de demi-mesure avec José Mourinho. Passé de l'Inter Milan au Real Madrid cet été, l'entraîneur portugais n'aura pas tardé à hérisser le poil de certains adversaires qui s'élèvent déjà contre l'arrogance du «Special One». Tout le monde a encore en tête le tour d'honneur de José Mourinho au Camp Nou la saison dernière, quelques secondes après la qualification de son Inter Milan (3-1, 0-1) face au FC Barcelone en demi-finales de la Ligue des Champions. Il est comme ça Mourinho. Jamais à une provocation près. Toujours à toiser l'adversaire, à tenter de le déstabiliser. Mais le Portugais n'en reste pas moins un très bon technicien. Arrogant et prétentieux peut-être—«Je veux être le seul entraîneur à avoir gagné les trois championnats les plus importants du monde : l'espagnol, l'anglais et l'italien» (So Foot)—, mais avec une telle âme de vainqueur. A Chelsea, le «Special One» a emmené les Blues sur le toit de la Premier League. Seule anicroche, il n'a pas conquis la Ligue des Champions. Une C1 remportée en 2004 avec Porto et récupérée la saison dernière avec l'Inter. Lors du dernier exercice, Mourinho a même fait du club lombard la meilleure formation européenne en 2009-2010, avec un triplé magique (Série A, Coupe d'Italie et Ligue des Champions). Une réussite qui ne l'a pas empêché de se retrouver plusieurs fois en opposition frontale avec journalistes et adversaires. Après un mois de compétition avec le Real Madrid, le revoilà d'ailleurs déjà dans la ligne de mire de certains joueurs espagnols. «Il provoque tout le temps tous les joueurs. Il ferait mieux de se taire et d'arrêter de provoquer», a lancé dans As le milieu offensif de Levante, Juanlu, qui a affronté les Merengue (0-0) lors de la dernière journée de Liga. UN SHOW PERMANENT Aussi critique, le milieu de Valence David Albelda y est allé de son commentaire sur l'entraîneur madrilène. «José Mourinho peut faire ce qu'il veut, je m'en fiche, a lâché l'Espagnol dans les colonnes de Marca. Il ne m'intéresse pas. Après, je ne suis pas d'accord avec le fait qu'il joue sans cesse avec les défenseurs adverses. En football, il y a des règles à respecter». Obnubilé par sa soif de titres et de résultats, Mourinho ne fera pas cas de ces reproches. «Quand quelqu'un qui ne me connaît pas parle de moi en mal, ça ne me pose aucun problème», déclarait récemment «Mou» dans des propos rapportés par So Foot. On l'aura compris : aux quatre coins du Vieux Continent, le nouveau coach du Real ne laisse personne insensible. Adulé par nombre de ses joueurs, à l'image du lien très fort qui l'unit à Didier Drogba, Mourinho n'a pas que des amis en dehors de son vestiaire. Avec lui, les ruptures sont même souvent difficiles. Et ce n'est pas le président de l'Inter, Massimo Moratti, qui dira le contraire. Seulement voilà, avec le Portugais, «show must gon on» !